Sommes-nous fous ou masochistes ? Un tel est grassement payé par une société d’Etat pour un emploi fictif, untel s’est approprié indûment un bien immo
Sommes-nous fous ou masochistes ?
Nous sommes trop profondément attachés à la liberté d’opinion et à son corollaire, la liberté d’expression pour nous permettre d’intenter un procès en excommunication à l’encontre de ceux qui ont des opinions contraires aux nôtres ET qui ont le courage de les assumer avec sincérité. Autant nous respectons les opinions de ceux qui sont du bord opposé et qui agissent le visage découvert. Autant nous n’avons que du mépris à l’encontre des hypocrites, à l’encontre de ceux qui s’affichent avec nous alors qu’ils sont des sous-marins du régime tyrannique du colonel Azali.
Un tel est grassement payé par une société d’Etat pour un emploi fictif, untel s’est approprié indûment un bien immobilier appartenant à l’Etat avec l’aval du colonel Azali, untel a toujours servi le régime en place depuis la présidence de Saïd Mohamed Djohar. Tous travaillent en sous-main pour le Dictateur mais tous accourent vers les réunions de l’opposition pour y occuper les premières travées. Ils se précipitent vers les micros et proclament avec la plus grande solennité : « Je suis républicain, je suis démocrate, la participation aux élections est le seul moyen de provoquer une alternance », et « patati patata ».
A ceux qui objectent que le scrutin ne sera pas sincère et que la volonté du peuple ne sera pas respectée par le Dictateur, ils répondent « nous créerons un rapport de force qui empêchera le régime de frauder les élections ». Pourtant le lendemain de la mascarade électorale, ils sont les premiers à « prendre acte » des décisions des organes administratifs et judiciaires qui avalisent la fraude électorale : « la Cour suprême a tranché. J’ai confiance aux institutions de mon pays ».
Comment peut-on à la fois avoir confiance aux institutions de son pays, être démocrate, être républicain ET faire partie du même cénacle avec le Fossoyeur des institutions, de la république et de la démocratie ? Il faut s’appeler Judas pour réussir une telle prouesse.
La duplicité et la fourberie font partie des turpitudes du genre humain. Aussi, nous ne sommes pas surpris que les fourbes, les Judas pullulent dans le monde politique tant la quête de l’argent facile et les enjeux de pouvoir peuvent asservir ceux qui sont prêts à sacrifier leur honneur sur l’autel des honneurs.
Ce qui nous surprend c’est la facilité déconcertante avec laquelle nous mordons toujours au même hameçon. Les Judas nous servent aujourd’hui encore le même discours qu’hier et d’avant-hier. Aujourd’hui comme hier et avant-hier, nous nous laissons conduire par les mêmes à l’abattoir. Pour servir de figurants à la même farce de mauvais goût écrite par le colonel Azali et ses sous-marins embusqués dans l’opposition.
Sommes-nous fous, comme le disait Einstein, en faisant toujours la même chose et en nous attendant à un résultat différent ? Sommes-nous masochistes en ne trouvant du plaisir que dans les humiliations qui nous sont infligées par le Dictateur avec l’aide des hypocrites ?
Abdourahamane Cheikh Ali
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