Lettre à M. Ibrahim Ahmadi (DOLPIK), Président de la Commission Électorale Insulaire de l’Ile d’Anjouan. Pourtant, vos actions et celles de vos collab
Lettre à M. Ibrahim Ahmadi (DOLPIK), Président de la Commission Électorale Insulaire de l’Ile d’Anjouan
Une lettre pour l’histoire et les consciences
Monsieur,
Je suis pleinement conscient que cette lettre, aussi sincère soit-elle, ne changera probablement pas les résultats que vous avez déjà orchestrés. Cependant, elle n’est pas écrite dans l’espoir de corriger l’injustice que vous avez commise, mais pour marquer les esprits. Cette lettre restera un témoin, un rappel pour l’avenir, de ce que vous et vos complices avez infligé à ce peuple. Elle hantera vos consciences, car elle est le reflet de la colère et de la douleur d’un peuple trahi. Et lorsque viendront les conséquences de vos actes – les divisions, les troubles et les luttes qui en découleront –, vous ne pourrez pas prétendre ne pas avoir été averti. La tournante présidentielle en péril En 2029, le tour revient à Anjouan de diriger les Comores, conformément au principe de tournante qui garantit l’alternance et l’équilibre au sein de notre Union.
Pourtant, vos actions et celles de vos collaborateurs visent à anéantir cet espoir en manipulant ces élections pour constituer une assemblée aux ordres du régime. Cette assemblée illégitime pourrait être utilisée pour abolir la tournante et consolider une succession dynastique. Si ce projet se réalise, vous et vos complices porterez une responsabilité historique écrasante, car vous aurez trahi Anjouan et mis en péril l’unité nationale. Vous serez tourmentés par vos actes, car l’histoire et la justice, divine ou humaine, finiront par vous rattraper.
Des pratiques frauduleuses et préméditées Les irrégularités flagrantes de ces élections montrent une fraude préméditée. La répartition des membres des bureaux de vote, avec trois pour le régime contre deux pour tous les autres candidats, dont certains étaient fictifs, a permis une domination totale des opérations par le pouvoir. Les listes d’émargement révèlent également des anomalies graves : des citoyens ayant respecté l’appel au boycott, notamment des membres du parti JUWA, ont été enregistrés comme ayant voté. Si ces faits sont avérés, ils constituent une fraude massive et un mépris total pour la volonté des électeurs.
J’appelle le parti JUWA à agir immédiatement en demandant la vérification des listes d’émargement et en exigeant des explications. Son inaction serait perçue comme une complicité avec cette fraude. Leurs militants et électeurs ne comprendraient pas un silence face à une telle injustice. APPEL AU PARTI JUWA Je conseille fortement au parti JUWA de réclamer un audit complet et transparent des listes d’émargement. Si les faits sont prouvés, cela constituerait une preuve irréfutable de la manipulation et de la supercherie. L’utilisation abusive des moyens de l’État Les ressources publiques ont été honteusement utilisées pour favoriser les candidats du régime. Les médias d’État ont abandonné toute prétention de neutralité.
Pire encore, un soi-disant directeur d’une radio publique s’est permis d’animer des meetings pour le régime, une violation flagrante du Code électoral. Un jeune candidat a été menacé pour qu’il retire sa candidature. Malgré ces intimidations, il a résisté et dénoncé ces abus, allant jusqu’à écrire une lettre à des ambassadeurs pour se plaindre. Ces actes démontrent le climat de peur et de répression qui a entouré ces élections. Des observateurs de façade Quant aux observateurs africains, leur rôle a été réduit à une validation symbolique. Arrivés à la veille du scrutin, leur présence ponctuelle n’a rien garanti. Contrairement à des observateurs sérieux, qui suivent le processus depuis son lancement, ces visiteurs n’ont fait que légitimer une mascarade déjà consommée. Leur mission a manqué de rigueur et de profondeur, laissant le champ libre à toutes les irrégularités.
Une Cour Suprême complice Avant même la proclamation des résultats définitifs, vous vous êtes abrité derrière la validation par la Cour Suprême. Mais personne n’attend d’elle une véritable impartialité. Elle a déjà démontré son rôle dans l’élimination illégale de certains candidats. Son intervention ne corrigera que quelques détails insignifiants, sans remettre en cause une fraude aussi massive. Le peuple d’Anjouan sait que vous travaillez en concert avec cette Cour pour légitimer l’illégitime. Un avertissement pour l’avenir Monsieur Dolpik, vous avez prêté serment devant Allah, jurant d’assurer un processus électoral honnête et transparent. Vous avez trahi ce serment.
En refusant de publier les listes d’émargement et les résultats détaillés par bureau, vous bafouez la confiance des Anjouanais. J’interpelle également le parti JUWA pour qu’il prenne ses responsabilités. Votre devoir est de défendre les droits des électeurs et de réclamer des comptes. Votre silence serait une trahison envers vos militants et vos principes. Sachez que si des troubles éclatent à cause de cette mascarade, vous porterez l’entière responsabilité, vous et tous ceux qui vous ont aidé à manipuler ces élections. Les Anjouanais, méprisés et humiliés, n’oublieront pas. Enfin, souvenez-vous que Dieu est témoin de tout. Ceux qui participent à l’oppression et violent la justice subiront le jugement divin, car Allah n’aime pas les injustes.
Respectueusement, A. Galela
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