Said Larifou s'en prend au président Azali dans une lettre ouverte. Une décennie déjà, depuis que vous avez la responsabilité du destin de notre peupl
CYCLONE CHIDO
Lettre Ouverte au Président Azali Assoumani, chef de l'Etat de l'Union des Comores
Paris, le 24 décembre 2024
Monsieur le Président,
Depuis trop longtemps, votre régime illégitime, issu des coups d'État militaire et électoraux, s'accroche au pouvoir, écrasant les aspirations légitimes du peuple comorien sous le poids de la corruption, des injustices et de l'arbitraire.
Vous vous érigez en donneur de leçons à l'international, critiquant la gestion de la crise du cyclone Chido par la France et vous servant, une nouvelle fois, de la question de Mayotte comme un instrument de chantage pour maintenir les autres iles de l'archipel des Comores dans votre dictature. Mais avant de vous poser en défenseur des valeurs souveraines et patriotiques, regardez l'état désastreux dans lequel vous avez plongé notre pays, vous l'avez démoli, défiguré. Notre pays, les Comores, sous votre gouvernance, a perdu son âme et sa dignité.
Une décennie déjà, depuis que vous avez la responsabilité du destin de notre peuple, Chaque jour, des centaines de Comoriens, notamment des jeunes, qui ont l'âge de vos enfants, fuient le désespoir que votre régime alimente. Ils affrontent la mer, souvent au péril de leur vie, pour échapper à votre système de gouvernance gangrené par la assassinats et des emprisonnements politiques. Ce ne sont pas vos ambitions géopolitiques démesurées, irréalistes ni vos discours populistes et opportunistes sur Mayotte qui préoccupent ces hommes et ces femmes.
Monsieur le Président, la priorité de nos jeunes compatriotes, qui périssent dans l'indifférence totale de votre gouvernement dans le bras de mer qui séparent les eaux territoriales comoriennes et en Méditerranée et qui croupissent dans des prisons en Afrique et en Europe est de vivre chez nous, dans un pays libre, démocratique, où ils peuvent espérer un avenir digne et décent.
Vos mains sont tachées par l'injustice et l'oppression. Les assassinats politiques, les arrestations arbitraires et le mépris des droits fondamentaux définissent votre gouvernance. Vous avez transformé notre nation en un territoire où le désespoir est la PACT EF seule constante, poussant nos compatriotes à choisir l'exil ou la mort plutôt que de subir votre régime.
Comment osez-vous prétendre représenter les intérêts du peuple comorien ? Comment osez-vous dénoncer les politiques étrangères alors que vous êtes incapable d'assurer la dignité de vos propres citoyens? Vos discours sonnent creux face à la réalité des Comoriens engloutis par les flots ou par le cyclone Chido, victimes de votre incapacité à offrir une alternative social, économique et politique.
Nous vous demandons de cesser vos manœuvres politiciennes et de regarder en face les véritables priorités de ce pays: la lutte contre la corruption, la fin de l'arbitraire, et l'établissement d'un État de droit. Si vous en êtes incapable, alors ayez au moins l'honnêteté de céder votre place à des dirigeants capables de redresser notre nation.
Le peuple comorien mérite mieux que des promesses vides et des slogans opportunistes. Il mérite un avenir. Et cet avenir, Monsieur le Président, commence par votre responsabilité de mettre fin à ce système oppressif et dégradant que vous incarnez.
Il est temps de quitter le navire.
Sachez-le, l'histoire ne pardonne pas à ceux qui tournent le dos à leur nation.
Avec la détermination de ceux qui croient encore en un avenir pour les Comores,
Maître Saïd LARIFOU, Ancien candidat à l'élection présidentielle aux Comores, Président du RIDJA -PACTEF
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