25 morts de plus entre Ndzuani et Maoré et aucune émotion...dans le pays de déclaration des droits de l'homme. J'espère encore que des des femmes et d
L’indifférence continue de tuer
Vingt cinq morts dans un bateau de fortune (Ce kwassa-kwassa qui pêche peu et ramène du comorien : propos de M. Macron) entre l’île de Ndzuani (Anjouan pour les anciens et nouveaux colons) et l’île de Maoré. Un bras de mer de soixante dix kilomètres entre les deux îles est devenu un cimetière marin depuis le vote et l'application d'une loi inhumaine, colonialiste et impérialiste d'un gouvernement français en 1995.
Loin, très loin, peut-être trop loin de Paris, géographiquement, culturellement et linguistiquement, des comoriens continuent de mourir à cause d'un Etat dit démocratique, celui de la France, et peu de responsables politiques s'émeuvent. Juste des bandeaux sur des écrans de télévision et des informations flashs sur des radios.... et on annonce le programme des matches de foot de la soirée.
J'ai honte, même pas en colère et j'étouffe. Je voudrais pleurer mais les larmes ne coulent pas. Me suis-je habitué à l'immonde, l'innommable ? Ai-je perdu toute humanité ? Ai-je placé l'économie (l'argent) de quelques humains au-dessus de tout ?
Je n'ai pas envie de sombrer, d'accepter que des hommes et des femmes meurent en toute impunité parce que des gouvernants iniques, impérialistes, peut-être racistes les empêchent d'aller rendre visite à leurs frères, sœurs, pères, mères ou amis.
Pour les français et tous les autres peuples soumis à une propagande mensongère sur les habitants de l'Archipel des Comores, je voudrais leur dire que les comoriens qui résident sur l'île de Maoré sont les mêmes que ceux de Marseille, Dunkerque, Ndzuani, Mwali ou Ngazidja. Tous les dirigeants anciens ou actuels possèdent de la famille dans les quatre îles comoriennes. C'est la brutalité et l'impérialisme du gouvernement de M. Giscard, avec l'appui de l'action française qui ont créé différents peuples sur l'Archipel des Comores. Diviser pour régner comme ont toujours agi les colons. Défendre ses intérêts de La France en écrasant et méprisant les autres considérés comme inférieurs.
J'espère, car l'espoir ne doit pas quitter les hommes qui réclament la justice et l'égalité entre les humains quelque soit leur lieu de naissance. Le système colonial qui est maintenu sur l'île de Maoré, basé sur une prétendue supériorité des colons sur les colonisés finira par disparaître. L'argent injecté par La France, qui achète et corrompt les esprits, soutenu par les régulières et brutales répressions des mouvements sociaux ne résisteront pas à la prise de conscience des jeunes comoriens de Maoré plus majoritairement scolarisés que leurs parents ou grands parents qui n'étaient que des sujets ou des indigènes de La France coloniale.
Aucune barrière administrative, aucune injuste interdiction, aucune brutale répression ne pourra empêcher le futur élan d'émancipation d'un peuple contre la soumission des leurs, l'effacement de leur culture et l'imposition d'une manière de concevoir le monde qui ne leur appartient pas.
Vingt cinq morts de plus entre Ndzuani et Maoré, et aucune émotion dans le pays de déclaration des droits de l'homme. J'espère encore que des des femmes et des hommes défendent la prévalence des droits humains sur les droits des nations.
Enfin, pour terminer pour cette fois-ci (Je compte continuer à alerter à chaque fois que cela sera nécessaire ), même si comparaison n'est pas ( toujours ) raison, essayons de réfléchir. Un individu qui a commis un délit ou un crime est jugé de manière plus ou moins juste selon son pays qu'il n'a pas choisi. Concernant la disparition de mes compatriotes entre Ndzuani et Maoré, les responsables se cachent derrière la loi française pour semer la mort en toute impunité, arrogance et mépris.
Peut-être qu'un jour, La France des dirigeants qui respecteront le droit international. Et alors, tous les habitants de l'Archipel des Comores se retrouveront et iront joyeusement vers la paix et la prospérité.
Mohamed Soidriddine
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