Contentieux territorial franco-comorien : les Comores ont toujours privilégié le dialogue. La France a fini par entendre cet appel au dialogue. Après
Contentieux territorial franco-comorien : les Comores ont toujours privilégié le dialogue
Depuis le déclenchement de l’opération militaire dite Wuambushu à Mayotte, le Président Azali Assoumani et son gouvernement ont mis en avant le dialogue avec la France pour une sortie de crise.
La France a fini par entendre cet appel au dialogue. Après une rencontre du Président Azali avec son homologue français, Emanuel Macron et une entrevue entre les ministres Fakridine Mahamoud, Houmed Msaidié et Dhoihir Doulkamal et leurs homologues français, M. Gerald Darmanin, ministre de l’intérieur et des Outre- Mer et Mme Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, les deux pays se sont mis d’accord pour continuer à lutter contre les naufrages dans le bras de mer entre Anjouan et Mayotte, la gestion des flux humains entre les îles et la reprise des liaisons maritimes.
La planète réseaux sociaux, nourrie par la bienpensante opposition, se déchaine. N’en déplaise aux détracteurs de tous bords, le gouvernement ne s’est nullement départi de la doctrine classique des gouvernements comoriens sur la question de Mayotte. Tous les gouvernements comoriens ont privilégié le dialogue et l’amitié avec la France en dépit du contentieux territorial qui oppose les deux pays.
Feu Ahmed Abdallah, père de l’indépendance, fut le premier à avoir signé, le 10 novembre 1978, un traité d’amitié et de coopération avec la France dont l’objet est de préserver et raffermir les liens de coopération et d’amitié existant entre les deux pays.
Un groupe de travail de haut niveau (GTHN), a été institué sous le régime de M. Abdallah Mohamed Sambi en 2007 dans le but de multiplier les liens de coopération entre Mayotte et les autres îles.
Outre, l’accord du 27 septembre 2011conclu sous ce régime avec la France et instituant un partenariat de défense, un accord a été conclu le 1er avril 2011 sur les aspects sécuritaires et humanitaires de la circulation des personnes à la suite de réunion de concertation entre l’ambassade de France aux Comores et le gouvernement de Sambi dont l’un des objets est le contrôle des flux des personnes.
Le Président Ikililou Dhoinine a, quant à lui, signé la « Déclaration de Paris sur l’amitié et la coopération entre la France et les Comores » le 21 juin 2013 dans laquelle les deux pays avaient décidé de prendre les mesures appropriées, notamment en matière de coopération et d’opérations conjointes nécessaires à la sécurité maritime.
Par ailleurs, le 13 février 2014, le gouvernement d’Ikililou et la France ont signé une convention d’entraide judiciaire en matière pénale.
Fort heureusement, le President Azali et son Gouvernement, en dialoguant avec les autorités françaises sur la question de Mayotte, ne font que s’inscrire dans la doctrine classiquement appliquée par tous les précédents régimes.
Même si depuis le début de l’opération Wuambushu, l’opposition et ses acolytes, sans oser critiquer la France, s’employaient à pousser le gouvernement à dénoncer son partenariat avec la France en vue d’une probable déstabilisation.
Abdou elwahab Moussa
Avocat au Barreau de Moroni
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