Un parcours mémoriel pour Ibrahim Ali. Les proches d’Ibrahim Ali, tué il y a 28 ans par un militant du Front national, proposent un parcours d’archive
Un parcours mémoriel pour Ibrahim Ali
Les proches d’Ibrahim Ali, tué il y a 28 ans par un militant du Front national, proposent un parcours d’archives comme autant d’étapes de leur combat. À voir le 22 février à la galerie Marseille 3013, rue de la République.
Chaque année depuis 28 ans, Marseille se souvient de ce petit de la Savine. « Chibaco », en référence à son allure frêle et sa discrétion, Ibrahim Ali, Marseillais d’origine comorienne, a subi les foudres du racisme. Un jour au mauvais endroit, le 21 février 1995, il a été abattu d’une balle dans le dos par un colleur d’affiches du FN, au niveau de l’avenue des Aygalades. Depuis, un collectif de proches organise un rassemblement annuel en son honneur, comme une piqûre de rappel dans la lutte contre la haine raciale.
Pour l’édition 2023, le comité a eu une idée un peu différente : réaliser un parcours commémoratif. Dans la salle haute et lumineuse de Marseille 3013, situé 52 rue de la République, des panneaux sont alignés sur les murs. 27 en tout, un pour chaque année de combat, jusqu’en 2021, année de la reconnaissance avec l’inauguration de l’avenue à son nom.
À travers des photographies et des pages et des unes de journaux marseillais découpées, ils ont retracé la lutte. Premier panneau, plongée au cœur des manifestations de 1995, quand 50 000 personnes avaient défilé pacifiquement, jusqu’au carré musulman du cimetière Saint-Pierre, là où Ibrahim a été enterré. Sur le troisième, derrière un portrait des parents d’Ibrahim, l’on distingue la cour d’Assises d’Aix-en-Provence, au moment du procès de juin 1998, celui qui a condamné les auteurs des faits. Aly Ibrahima, lui aussi Comorien, se souvient du « sentiment de satisfaction immense », lorsque Robert Lagier, le colleur d’affiches qui a tiré sur Ibrahim à 35 mètres de distance, a été reconnu coupable d’homicide volontaire. Grand frère d’un des jeunes qui se trouvait avec Ibrahim au moment des faits, Aly « vit avec ce drame ».
À ses côtés, Youssouf Djibaba, éducateur social, a été de ceux qui ont raconté Ibrahim avec leur plume. Ancien champion de boxe, il est aussi lyriciste, et auteur de...Lire la suite sur Journal La Marseillaise