Soidri Said, reporter de la Tv publique ,victime de violences policières..« Les gendarmes furent nombreux à me frapper dans la cour de la gendarmerie»
Notre collègue et frère, journaliste à l’Ortc Soidri Said a été victime de violences policières dans la cour de la gendarmerie de Moroni, le 24 février. A plusieurs reprises, les coups des gendarmes ont plu sur sa tête sans raison apparente pour le simple plaisir de faire montre d’un abus manifeste d’autorité par la violence.
Soidri s’est trouvé aux abords de la prison lors d’une énième d’évasion d’une prison connue pour son insalubrité, sa promiscuité et son indignité pour les détenus qui y sont logés. Sa présence sur les lieux alors qu’il ramenait son repas à un prisonnier ne pouvait être « une coïncidence » ont décrété les gendarmes. Ils l’ont alors conduit à la gendarmerie et ils lui ont demandé d’effacer les images qu’il avait captées avec sa caméra.
Soidri refuse au motif que les images n’étaient pas compromettantes et que surtout elles appartenaient à un média. Les coups pleuvent à ce moment-là. Les gendarmes prennent le sac dans lequel se trouve la caméra. Ils demandent alors au reporter de leur fournir le code d’accès. Celui-ci leur répond qu’il n’y a pas besoin de mot de passe pour faire fonctionner la caméra. Contre toute attente, les coups pleuvent encore sur la tête de Soidri, en plein air et en présence d’un officier et de plusieurs témoins.
Soidri Said a mal à la tête pour les nombreux coups reçus. Il a été humilié et rabaissé alors qu’il a fait ce qu’aurait fait n’importe quel journaliste dans pareille situation. Recueillir l’information pour la diffuser au public. C’est ce qu’il fait en filmant les badauds qui se ruaient vers les abords de la prison pour comprendre ce qui se passait.
Soidri Said a été arrêté en même temps que Nadjim Abdou et un autre citoyen. Ils ont passé plus de 3 heures à la gendarmerie le vendredi et leurs matériels ont été confisqués. Ils y sont retournés samedi à 9h et y ont été gardés jusqu’à 14h. Nous nous réservons le droit de donner une suite à cette affaire.
Syndicat National des Journalistes aux Comores -SNJC
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