L'ex-directeur des aéroports comoriens, Yasser Ali Assoumani, proche du préside.Deux proches du président Azali condamnés dans «l'affaire des lingots»
Deux proches du président Azali condamnés dans «l'affaire des lingots»
Deux proches du président comorien Azali Assoumani ont été condamnés jeudi 27 octobre à sept ans de prison ferme dans l'affaire dite des lingots d'or, autour d'un vaste trafic entre les Comores et Madagascar découvert il y a près d'un an.
L'ex-directeur des aéroports comoriens, Yasser Ali Assoumani, proche du président qui est souvent critiqué pour ses dérives autoritaires, ainsi que Fardi Harifadja Abodo, un douanier à la carrure de boxeur et fils du procureur de la Cour suprême, plus haute juridiction de l'archipel de l'océan Indien, étaient les principaux suspects. Une forte amende avait été requise mais pas de prison.
Trafic insulaire
Lors du procès haut en couleur fin septembre à Moroni, dans une salle d'audience comble, le président du tribunal avait brandi la principale pièce à conviction : une glacière. Fin décembre, deux Malgaches et un Comorien en partance pour Dubaï sont arrêtés à l'aéroport de Moroni. 49 kg de lingots sont trouvés dans leurs bagages avant leur embarquement dans un jet privé qui les attend sur le tarmac.
Leur interpellation permet aux enquêteurs de mettre au jour un vaste trafic insulaire : en trois mois, onze voyages entre les Comores et Madagascar, séparés de moins de 800 km, ont permis de transporter illégalement des quantités suspectées importantes du précieux métal. Selon les enquêteurs, l'or partait de Madagascar à bord de banals bateaux de pêche, dissimulé dans des glacières normalement remplies de poissons.
Sept ferme de prison
Propriétaire d'une vedette rapide, Fardi Harifadja Abodo aurait joué le rôle de passeur, récupérant au large des Comores la marchandise pour la ramener sur la terre ferme. L'or devait ensuite transiter à bord d'avions privés vers des acquéreurs à l'étranger.
En juillet, Madagascar avait suspendu la desserte Moroni-Antananarivo assurée par Air Madagascar, classant la ligne «rouge en matière de trafic». Les neuf accusés au total dans cette affaire avaient nié en bloc lors du procès : cinq hommes, dont les deux principaux suspects, ont été condamnés à sept ans ferme et 2000 euros d'amende, deux autres à cinq ans ferme et deux autres relaxés.
Par Le Figaro avec AFP
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