LE FAIT ACCOMPLI, CE N’EST PAS LE DROIT. LA CONTESTATION AURA DE BEAUX JOURS DEVANT ELLE... Dépourvu de relais au niveau de la popula...
LE FAIT ACCOMPLI, CE N’EST PAS LE DROIT. LA CONTESTATION AURA DE BEAUX JOURS DEVANT ELLE...
Dépourvu de relais au niveau de la population, Azali n’a pas su s’octroyer une victoire électorale « à l’africaine » comme ses hommes se plaisent à le dire. C’est plutôt le constat unanime d’une non-élection. Azali rêvait d'une victoire électorale avec des apparences de légalité et il y avait mis les formes mêmes si celles-ci étaient discutables. La détermination des comoriens à le chasser du pouvoir par la voie les urnes a eu raison de ses manigances et l’a conduit dans le chemin de l’erreur politique.
Loin une victoire électorale « à l’africaine », Azali se résout à une victoire, non par la fraude, mais par la force militaire. Depuis tous ses efforts pour maquiller une victoire de la force armée en une victoire électorale restent vains.
Au point qu’Azali n’a pas pu s’empêcher de confesser publiquement sa posture d’enfant mal-aimé du microcosme politique du pays, d’homme rejeté par les siens à travers l’expression désormais consacrée « mi nagozibi ». L’usurpation se dévoile elle-même et Azali reconnaît à demi-mots qu’il n’a pas été élu par les comoriens ! Il semble pourtant prêt à assumer le parallèle indéniable et inconfortable de son pouvoir avec un cheveu dans une soupe… Il fait le pari fou de faire le bonheur des comoriens à leur place et sans eux...
Derrière sans doute l’appétence de pouvoir et le jeu d’influence étrangère qui pourraient être à l’origine de son l’entêtement à s’accrocher aux reines du pays contre vents et marées, Azali croit fermement que la contestation marquera le pas. Il échappera ainsi comme par le passé à l’exigence du respect du droit.
Ainsi, face aux accusations du déni du droit et de viol de la souveraineté du peuple, la rhétorique d’Azali tient à l’unique argument du principe de réalité. Le fait accompli acquiert force loi. A l’ère du numérique, du village interplanétaire, c’est une gageure que de penser cela.
Le distinguo artificiel entre les comoriens de l’intérieur et ceux de l’extérieur, entre "diaspora positive "et "diaspora négative" dans lequel se réfugie le pouvoir, signes d’une fuite en avant, est un non-sens. Il n’y a qu’une diaspora relayant le message de l’intérieur à Azali.
L’exigence de droit demeure. Le droit, c’est le respect du code électoral afin de garantir un exercice libre minimum de la souveraineté du peuple. La réalité d’une non-élection est solidement ancrée dans les esprits révoltés par le viol du suffrage universel le 24 mars 2019. Le pouvoir bâtard d’Azali est à jamais marqué par une contestation qui promet d’être longue et ample...
Ahmed BOURHANE
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