Les Comores autorisent la culture du cannabis Il y a deux mois, le ministère de la santé de l’union des Comores a délivré en bonne et d...
Les Comores autorisent la culture du cannabis
Il y a deux mois, le ministère de la santé de l’union des Comores a délivré en bonne et due forme mais en catimini un agrément autorisant la culture du cannabis sur le territoire national. Si la culture est destinée à des fins médicinales, le risque de détournement d’objectif est très élevé.
Le groupement d’intervention de la police nationale, prompte à arracher des plants de cannabis dans divers endroits, devra désormais se renseigner avant de s’en prendre à un producteur sous peine de condamnation et à des dommages-intérêts. La secrétaire générale du ministère de la santé Maissara Adam Mondoha a délivré le 26 novembre un agrément portant accord à la société CannOps Africa (Comores) pour l’exploitation, la culture et la production des plantes médicinales «CBD» et ses dérivés aux Comores.
Le Cbd selon un pharmacien est la substance chimique naturelle ou cannabinoïde qu’on extrait des feuilles de cannabis à partir d’un procédé chimique. Comme la définition l’indique, il est donc impossible d’obtenir le Cbd sans avoir planté le cannabis. C’est à cet égard que le ministère de la santé «accorde à CannOps Africa (Comores) un agrément pour l’exploitation, la culture et la production des plantes médicinales CBD et ses dérivés aux Comores».
CannOps Africa est, corollairement à l’agrément d’exploitation, «autorisé à construire des installations de traitement afin de préparer les produits finis à base de plante médicinale pour l’exportation». Mais pas que. La société est traitée avec tous les égards puisque le ministère de la santé lui accorde l’exclusivité de l’exportation de la production, mais aussi de la vente sur le plan national du produit pendant une période de «dix ans renouvelable».
CannOps n’est pas contrainte de construire des installations de traitement. La société peut bien prétendre exporter le produit brut à l’étranger pour la préparation du produit fini (médicinal). Un aspect qui soulève des inquiétudes. En effet, il faut d’abord noter qu’en 2017 un Guinéen a débarqué à Moroni avec dans son sac de voyage le même projet. Il a frappé à la mauvaise porte puisque le ministre à qui il s’était adressé n’a pas osé lui accorder sa demande malgré «une somme importantissime» en guise de pot-de-vin.
Le risque d’avoir un réseau à l’extérieur des Comores est trop élevé qu’il eut fallu que le ministère de la santé s’assure de la traçabilité du cannabis une fois exporté, note notre pharmacien. Rappelons que pour exporter, le producteur n’aura pas besoin de le dissimuler, encore moins quand il le débarque dans un tel ou tel port étranger.
«Le marché local est insignifiant et trop risqué. Si détournement d’objectif il y en a, tout sera joué en dehors du territoire. Les Comores n’auront pas été le premier pays à autoriser la production du cannabis pour des fins médicinales. Mais autoriser l’exportation, c’est un autre paire de manche», analyse notre interlocuteur, lequel craint en connaissance de cause que le produit n’atterrisse entre les mains des dealers en lieu et place des officines.
CannOps est une société de droit comorien dont la mission est l’extraction des huiles et des dérivés des plantes pour usage et ingrédients des produits Cdb spécialisés pour la santé. Son siège social se trouve à Voidjou selon les informations versées dans le statut. CannOps Africa a un capital social de 1 million de francs comoriens. CannOps est tenue par le ministère de la santé de privilégier l’expertise nationale en matière de ressources humaines et à défaut la société fera recours à l’expertise internationale.
Par Toufé Maecha, article paru dans le journal Masiwa du lundi 4 février
Il y a deux mois, le ministère de la santé de l’union des Comores a délivré en bonne et due forme mais en catimini un agrément autorisant la culture du cannabis sur le territoire national. Si la culture est destinée à des fins médicinales, le risque de détournement d’objectif est très élevé.
Le groupement d’intervention de la police nationale, prompte à arracher des plants de cannabis dans divers endroits, devra désormais se renseigner avant de s’en prendre à un producteur sous peine de condamnation et à des dommages-intérêts. La secrétaire générale du ministère de la santé Maissara Adam Mondoha a délivré le 26 novembre un agrément portant accord à la société CannOps Africa (Comores) pour l’exploitation, la culture et la production des plantes médicinales «CBD» et ses dérivés aux Comores.
Le Cbd selon un pharmacien est la substance chimique naturelle ou cannabinoïde qu’on extrait des feuilles de cannabis à partir d’un procédé chimique. Comme la définition l’indique, il est donc impossible d’obtenir le Cbd sans avoir planté le cannabis. C’est à cet égard que le ministère de la santé «accorde à CannOps Africa (Comores) un agrément pour l’exploitation, la culture et la production des plantes médicinales CBD et ses dérivés aux Comores».
CannOps Africa est, corollairement à l’agrément d’exploitation, «autorisé à construire des installations de traitement afin de préparer les produits finis à base de plante médicinale pour l’exportation». Mais pas que. La société est traitée avec tous les égards puisque le ministère de la santé lui accorde l’exclusivité de l’exportation de la production, mais aussi de la vente sur le plan national du produit pendant une période de «dix ans renouvelable».
CannOps n’est pas contrainte de construire des installations de traitement. La société peut bien prétendre exporter le produit brut à l’étranger pour la préparation du produit fini (médicinal). Un aspect qui soulève des inquiétudes. En effet, il faut d’abord noter qu’en 2017 un Guinéen a débarqué à Moroni avec dans son sac de voyage le même projet. Il a frappé à la mauvaise porte puisque le ministre à qui il s’était adressé n’a pas osé lui accorder sa demande malgré «une somme importantissime» en guise de pot-de-vin.
Le risque d’avoir un réseau à l’extérieur des Comores est trop élevé qu’il eut fallu que le ministère de la santé s’assure de la traçabilité du cannabis une fois exporté, note notre pharmacien. Rappelons que pour exporter, le producteur n’aura pas besoin de le dissimuler, encore moins quand il le débarque dans un tel ou tel port étranger.
«Le marché local est insignifiant et trop risqué. Si détournement d’objectif il y en a, tout sera joué en dehors du territoire. Les Comores n’auront pas été le premier pays à autoriser la production du cannabis pour des fins médicinales. Mais autoriser l’exportation, c’est un autre paire de manche», analyse notre interlocuteur, lequel craint en connaissance de cause que le produit n’atterrisse entre les mains des dealers en lieu et place des officines.
CannOps est une société de droit comorien dont la mission est l’extraction des huiles et des dérivés des plantes pour usage et ingrédients des produits Cdb spécialisés pour la santé. Son siège social se trouve à Voidjou selon les informations versées dans le statut. CannOps Africa a un capital social de 1 million de francs comoriens. CannOps est tenue par le ministère de la santé de privilégier l’expertise nationale en matière de ressources humaines et à défaut la société fera recours à l’expertise internationale.
Par Toufé Maecha, article paru dans le journal Masiwa du lundi 4 février
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