On ne veut que justice. Il faut que justice soit faite. Un fragment « Ikoni » dans son discours de fin d’année, a été usuel. Et à une dur...
On ne veut que justice. Il faut que justice soit faite. Un fragment « Ikoni » dans son discours de fin d’année, a été usuel. Et à une durée de trois minutes et cinquante huit secondes. Même si nous n’attendions rien de lui, même si rien ne nous a été surprenant dans son discours, mais le chef de l’Etat, colonel Azali s’est donné la volonté et le courage de remuer la plaie.
C’était dans son discours de ses vœux de 2019. Et c’était pour cette occasion qu’il a pu ouvrir sa bouche pour la première fois au sujet du massacre à Ikoni, dans lequel, Hamada Said, alias Gazon, un jeune de moins de trente ans, a été affreusement assassiné par les forces de l’ordre du pouvoir, ses frères d’armes, comme il les a dénommés. Vingt jours après cet assassinat et les blessures d’une dizaine des jeunes qu’il sortait de son silence. Passons.
« Une intention mise à nu »
Ayant suivi avec clarté et précision son discours, on a pu conclure que ni enquête, ni procès ni emprisonnement, ni même rappel à l’ordre n’auront lieu. Dans son discours, des importants passages ont été soulignés.
Le chef de l’Etat, colonel Azali a dit : « Nous, comoriens, nous oublions vite. C’est qui s’est passé (à Ikoni), s’est produit dans pas mal des localités ici aux Comores... prions que cela ne se reproduise plus ». Donc ce passage signifie qu’il ne faut ni s’étonner, ni demander l’impossible, dont espérer avoir justice moment où les autres localités ayant subit le même drame n’ont pas eu justice. Déjà, le passage, « les comoriens oublient vite », comme si ce drame est un fait de normal, donc Ikoni doit s’habituer… et passer outre, car ce drame ne se reproduira plus.
Le chef de l’Etat, colonel Azali a dit : « Quand j’ai appris l'Evènement depuis le Maroc, j’ai appelé les responsables de la ville d’Ikoni, je leur ai formulé mes condoléances... et dit au gouvernement de faire le nécessaire pour que les blessés soient pris en charge...». Non, aucun responsable à Ikoni n’a été appelé. Si des amis siens, possible. C’est faux Mr le président. Pour l’évacuation, cela n’est pas garantie de vie. Il y a qui seront handicapés à vie et dont l’espoir est attenté. Ne nous le cachons pas. Avant de les évacuer, pourquoi les blesser grièvement ? Et l’enfant Hamada Gazon, qui est tué ? Pour quel pêché ils sont canardés ? Passons.
Sinon, qui ment dans cette histoire de prise en charge ? Bellou a assuré aux ikoniens que la prise en charge des blessés, c’est lui. L’attaché de presse du Ministre de finances, écrit dans son mur facebook que c’est son tuteur l’argentier Mr Said Ali Chaihane, qui les a évacués et pris en charge de sa propre poche, et enfin colonel Azali dans son discours, dit que c’est lui-même qui a fait cette tentative de blanchiment, comme preuve de charité... Etant donné que ces trois personnalités revendiquent la prise en charge et l’évacuation des blessés, les ikoniens ont besoin de connaitre, qui en réalité est le Maître de cette lourde mission. Même si celui qui s’excuse s’accuse, les ils lui sauraient gré.
Le chef de l’Etat, colonel Azali a dit : « Je remercietoute la ville d’Ikoni, les responsables, les notables, pour leur patience… donc ce qui s’est passé est passé..., il n’y aura plus rien... ». Même si paniqué devant le pupitre, dans son discours, sa mégarde à la jeunesse d’Ikoni, bien contusionnée par ce drame, et bien animée pour que justice soit faite… justifie comment le président Azali minimise cette affaire aussi couteuse.
Dans son discours colonel Azali a dit : « Ces militaires, mes frères d’armes, sont vos enfants, vos frères… s’ils interviennent dans une ville, ne les dérangez pas... s’ils veulent accomplir leur mission, laissez-les s’occuper des cas. Et il faut une équilibre ». Bien culotté dans ce discours. Donc ces enfants nos frères, ont tué, massacré, blessé les nôtres... légitime défense, tirs à balles réelles contre des jets de pierres, donc une équilibre et il faut que les ikoniens pardonnent... Oui, qu’ils pardonnent car, aucun mot de justice n’a été évoqué par le chef de l’Etat dans son discours politique, bilan de ses deux ans et demi.
Et dans son discours, ni enquête, ni justice. Seulement, le président a dit qu'il a été touché par la barbarie... Tout au long du passage sur le massacre à Ikoni dans son discours, le chef de l’Etat a sauté les mots enquête et justice. Donc ses frères d’Armes qui voulaient accomplir une mission, et qui étaient empêchés, se sont defendus. Voilà l’équilibre. Que les ikoniens qui espèrent le procès... ne soient pas dupes. Ils doivent donc prendre le mal en patience… car nous ne quitterons pas tous ce monde avant que justice ne soit faite.
Par Said Yassine Said Ahmed
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