Une diplomatie comorienne à rude épreuve
Le président AZALI fait l’objet de vives critiques de l’opposition sur deux dossiers touchant la diplomatie comorienne à savoir, la rupture des relations diplomatiques avec le QATAR, pays ami des Comores et contributeur au développement de l’ archipel et enfin la question de Mayotte au sujet du visa BALLADUR avec les conséquences meurtrières pour les Comoriens qui tentent clandestinement tous les jours , la traversée vers Mayotte. Pour la rupture diplomatique avec le QUATAR, la décision présidentielle fait polémique , suite à la manière cavalière qu’ AZALI a traité la question. Avant d’ annoncer une telle décision, il serait sage de consulter ses prédécesseurs et les chefs de l’opposition ,pour aboutir à un consensus au sein de la classe politique.
Photo d'archives: De G à D - Mohamed Bacar Dossar, ministre des affaires étrangères et Hamidou Karihila, SG chargé de la coopération avec le monde Arabe |
Les Comores sont un petit pays sans ressources, confrontés à des multiples handicaps socio-économiques au lendemain de sa décolonisation. Le pays a besoin de l’assistance financière de nos partenaires du Proche et Moyen- Orient et de l’ Occident. La neutralité sur ce dossier devrait être la règle de conduite de la diplomatie comorienne ; le pays aurait beaucoup à gagner en adoptant cette posture de non - alignement , au lieu de couper les ponts sur l’un et en se rapprochant à l’autre .
Les pro –AZALI en se trompant d’époque, estiment qu’ il faudrait que tout le monde se range comme des godillots derrière le président , ce qui est inadmissible en démocratie sauf les quelques hommes politiques de l’opposition pressés à aller à la soupe gouvernementale notamment EL –ARIF , MSAIDIE et ABDOU SOEF peuvent jouer à cor et à cri le relais de cette décision présidentielle sur la sphère publique . IL faut s’attendre à un autre son de cloche sur les réseaux sociaux pour les sans voix , ou aux hommes politiques qui ne partagent pas la même vision des choses que celle du président .
Dans un contexte de fortes tensions et de quête de leadership au Proche et Moyen –Orient entre les pro-occidentaux ( Arabie –Saoudite , Egypte , Israél ) et les pro-Russes ( Iran , Syrie et les petits Etats du Golfe à forte majorité chiite ) , les Comores qui ont besoin de l’aide de tous pour se reconstruire devraient se ranger derrière les pays jouant les médiateurs afin de trouver une issue à cette crise diplomatique . En revanche sur la question de Mayotte Beit –Salam gère pour le moment le dossier en respectant les usages démocratiques, notamment en convoquant la classe politique et le comité mahorais impliqué depuis longtemps sur ce dossier. Les critiques virulentes de l’opposition contre AZALI sur cette question de MAYOTTE sont de la démagogie politicienne.
Son prédécesseur n’a pas levé le petit doigt sur les instances internationales lorsqu’en janvier 2014 , Mayotte était devenue une région ultrapériphérique de l’Union européenne ; durant son mandat ,il a pratiqué une diplomatie de courbette à l’égard de l’ancienne puissance coloniale en évitant les questions qui fâchent . Dès retour à Beit- Salam ,AZALI a évoqué de manière solennelle et tambour battant comme autant de SAMBI la question de Mayotte lors de la réunion annuelle de l’ONU en septembre 2016 , suivi de son voyage officiel à Paris sous François Hollande ,et au menu de leur discussion , la question du visa Balladur .Si AZALI réussit avec le soutien de la classe politique à faire abolir le visa Balladur pour éviter les drames en mer ; ça serait un grand vers un règlement à l’amiable sur la question de Mayotte entre les Comores et la France
Mohamed IBRAHIM MIHIDJAY