Transports aériens : Bye bye Ab-Aviation !
"Vu la nature géographique des Comores, les déplacements sont obligatoires. C’est pourquoi je tiens à saluer le courage de ceux qui ont pris le risque d’investir dans le transport inter-îles. Et je vous demande de les accompagner, les conseiller, leur montrer la voie à suivre et les aider", a déclaré le président Azali, en marge de l'atelier national sur la sûreté et la sécurité aérienne, le samedi 22 avril à l’hôtel Itsandra.
De la poudre de perlimpinpin.
Si on en croit à des informations d’un membre du cabinet présidentiel, le sort de la compagnie aérienne AB-Aviation sera scellé sous peu. Des proches du président de l'émergence seraient en passe de l'emporter haut la main en créant une compagnie aérienne semi-publique. Une proposition, pourtant, que le chef de l'Etat a toujours balayée d'un revers de main, arguant qu'il faudrait plutôt porter l'attention sur le secteur privé en proie à des difficultés recrudescentes.
Cinq mois depuis que les activités de la compagnie aérienne AB-Aviation sont interrompues, cinq mois depuis que les autorités font semblant de trouver une solution, la compagnie pourrait définitivement mettre la clé sous le paillasson. Dur d'y croire et pourtant c'est un vœu très cher du moins pour certaines autorités qui trouvent que le secteur des transports est "pris en otage par les anjouanais depuis la nuit des temps".
La dernière fois qu’il s’est exprimé à La Gazette des Comores sur ce dossier dont il a la charge, le directeur de cabinet du chef de l’Etat avait assuré que le dossier financier d’AB-Aviation, problème central entre cette dernière et l’aviation civile, était solide et qu’il n’était "pas de nature à bloquer le processus" d’attribution du permis d’exploitation aérien. Mais la fin de la saga ne s’annonce pas heureuse, malgré les multiples recommandations du chef de l’Etat à travers son vice-président en charge du ministère des transports.
Il est à rappeler que le gouvernement avait déjà pris un engagement solennel de "mettre fin et d’une manière définitive" au litige AB-Aviation/Anacm, le 2 mars dernier au moyen d’un protocole d’accord signé entre le vice-président des transports et la compagnie aérienne. Lequel protocole est malheureusement resté lettre morte. Ce qui fait croire que le respect des engagements n’est pas le point fort de ce régime.
En effet, le président de la République n’avait-il pas promis l’hôtel Itsandra à un groupe d’investisseurs émirati, et que par la suite le même hôtel soit cédé à un autre groupe tanzanien par le ministre des finances sans que ni ce dernier ni le chef de l'Etat n'aient l'élégance d'informer le premier intéressé ? (Lire La Gazette des Comores du 31 mai). Les événements se suivent et se ressemblent.
La semaine passée, le vice-président en charge des transports a à nouveau tenté de fléchir le directeur général de l'aviation civile en vain. Tout porte à croire que Jean-Marc Heintz a la bénédiction du président de la République sur cette affaire tout comme le ministre des finances en a bénéficié lorsqu'il avait décidé de poser un lapin à Armada, ce groupe d'investisseurs émirati, en cédant l'hôtel Itsandra à Vigor. L'émergence c'est aussi chasser les uns pour faire venir d'autres. Pour des intérêts personnels ?
Par Toufé Maecha
Par Toufé Maecha