Grève à l’éducation nationale aux Comores, dans l’indifférence totale
Voilà quelques semaines, depuis qu’une grève menée par les professeurs de l’enseignement public comorien, prive nos enfants et nos jeunes des cours, pendant que ceux des privilégiés du secteur privé, continuent à suivre les leurs.
Manifestation des élèves du lycée de Mutsamudu lundi 15 mai 2017 ©Job Job |
Tout cela se passe devant nous sans que personne n’ose lever le petit doit ni manifester le moindre mécontentement face à cette situation qui porte un coup très sévère à l’éducation de nos enfants. On nous chante ici et là que les Comores doivent atteindre l’émergence d’ici à l’horizon 2030.
Je ne vois pas comment on peut atteindre cet objectif, si on ne commence pas par remplir la première condition à savoir l’éducation de notre jeunesse, qui déjà comme on le sait paye le prix le plus fort avec les licenciements massifs de ces derniers temps, là encore dans l’indifférence totale……
Les autorités comoriennes sont aux abonnés absents dans cette affaire qui assombrit l’avenir de notre pays. Face à cette situation de paralysie générale qui asphyxie les Comores de demain, notre silence, notre comportement, font des nous des complices actifs alors que chacun doit se soucier pour assurer à notre pays un avenir meilleur.
Où sont passés les politiques, surtout l’opposition qui doit trouver dans cette situation, une bonne occasion de marquer son existence ?
Où sont passés, nos intellectuels, nos cadres, qui doivent être les premiers à nous réveiller et à nous stimuler pour réveiller les esprits ? Où sont passés nos élus de la nation, qui, au lieu de se battre à chaque occasion, doivent défendre l’avenir de nos enfants ?
Où sont passés les associations de tout genre ? Où sont passés les parents d’élèves qui voient tous les jours leurs enfants traîner dans les bangwés de nos villes et villages, sans s’inquiéter ?
Ainsi face au comportement irresponsable de nos dirigeants, nous devront tous manifester nos incompréhensions, et notre indignation.
Nous sommes des responsables, et chacun doit assurer sa responsabilité, minime, qu’elle soit afin nos seulement de réveiller nos dirigeants à l’agonie, mais montrer à nos enfants qu’ils ne sont pas seuls dans ce qu’il sont entrain de subir, car la conséquence la plus grave dans cette situation est que si les cours ne reprennent pas dans les meilleurs délais, se sont tous les examens de cette fin d’ année scolaire qui en subiront les conséquences, car si le secteur éducatif public est paralysé, on ne peut pas organiser des examens dans l’ensemble du territoire national.
Enfin, ce cri de cœur pour faire appel aux autorités comoriennes, surtout au président de la République, pour sauver l’avenir de notre cher pays, en trouvant les voies et les moyens pour une solution rapide et définitive cette crise qui n’a que trop duré.
Alors, réagissons avant que cela ne soit trop tard.
Saïd Abdallah: Juriste, Nantes