Et si le poisson local était plus dangereux que les surgelés importés?
Cancer, diabète, insuffisance rénale et AVC ; ces maladies trop souvent associées aux grandes sociétés de consommation font aujourd’hui partie intégrante de la mondialisation et ne connaissent aucune frontière. Pour alimenter les grandes surfaces, les multinationales produisent tout et n’importe quoi dans des conditions aléatoires. Tout est mis en œuvres pour produire plus : Elevage intensif, usage des engrains chimiques et traitement abusif par des antibiotiques. A l’instar des nombreux pays sous-développés, les Comores s’orientent de plus en plus vers ce nouveau mode de consommation. Dans les rayons des supermarchés et épiceries, on trouve de tout et à presque tous les prix.
Il y a 20 ans, les habitants des grandes villes, notamment les familles aisées, étaient les plus exposés aux maladies liées à ces produits dont la toxicité n’est plus à démontrer. Mais aujourd’hui on constate qu’un nombre croissant de personnes touchées par le Cancer, par exemple, consomment moins de viande et de volailles importées. Bien au contraire, Elles se nourrissent essentiellement du poisson associé à des aliments locaux. D’où l’intérêt de s’interroger sur la qualité du poisson local que nous consommons. Et si ce produit que nous avons longtemps considéré comme étant naturel et sain était bien plus dangereux que les surgelés de l’étranger ? Nos poissons sont-ils devenus des poisons silencieux ?
Empoisonnement par les poissons
La consommation des produits halieutiques est aujourd’hui recommandée par nombre de nutritionnistes. Cependant, la plupart des poissons que nous mangeons ne sont pas ce qu’ils sont censés être en réalité. Des navires fantômes opèrent dans nos zones et exploitent nos ressources en usant des méthodes destructives et polluantes : du pétrole et des métaux toxiques sont rejetés dans nos eaux territoriales et empoisonnent l’environnement marin. Par le biais de deux phénomènes qui sont la bioaccumulation et la bioamplification, ces produits chimiques nocifs finissent par atterrir dans nos assiettes, à travers la chaine alimentaire, et transforment nos aliments en veritables poisons.
Il y a urgence
Un travail doit tout d’abord se faire pour permettre de connaître le taux de concentration de certains produits chimiques présents dans la chair des espèces appartenant à la famille des scombridae (thon, bonite, espadon..etc.). Chaque consommateur a le droit de savoir, d’où provient le produit qu’il consomme ? Quelle personne ou société le lui a vendu ?, où a-t-il été stocké et dans quelles conditions avant qu’il n’arrive dans son assiette. En cas d’intoxication, les réponses à ces d’interrogations pourront aider nos médecins à sauver des vies. Les gens mangent pour rester en vie et en bonne santé.
Youssouf Ben
Océanologue