Encore les vieux démons contre la tournante...
La déclaration du patron de Ridja, maître Larifou sur la suppression de la tournante, ne pouvait mieux tomber pour Azali, dont on a clairement montré l'ambition de vouloir s'accaparer durablement du pouvoir, en se débarrassant de la tournante (Cf. mon article : MAIS QUE VEUT DONC AZALI ???)
Ce faisant, Larifou sert de ballon d'essai et se positionne pour un poste ministériel, dans le prochain gouvernement d'Azali, tout en permettant à Azali de prendre le pouls de la société pour savoir si la situation est mûre pour commencer son forfait.
Et depuis que Larifou a allumé la mèche, des voix s'élèvent dans le microcosme politique grand-comorien pour lui emboîter le pas et ressortir la même rengaine anti-tournante.
Mais, ce que ce beau monde oublie, c'est que la tournante n'est pas un fait des Wangazidja mais un acquis institutionnel des Anjouanais et des Mohéliens : il s'agit d'une des parades mise en place par la Constitution de l'Union issue de la réconciliation de Fomboni en 2001, pour contrecarrer la suprématie politique et économique de la capitale, Moroni, et apporter plus d'équilibre et de justice pour les autres îles.
Alors, qu'on ne vienne pas nous servir les balivernes sur le soit disant gaspillage économique qui serait engendré par le pouvoir des îles !
Car, tout le monde sait pertinemment que les vraies causes de notre arriération économique résident dans le système de corruption qui gangrène l'État à tous les niveaux à commencer par le sommet, ainsi que l'absence totale de volonté de servir les intérêts des peuples tout autant que l'incompétence crasse qui caractérise les services de l'État.
Et qu'on ne nous resserve pas non plus le manque de durée nécessaire aux grands projets de développement, qui seraient interrompus ainsi par les changements d'hommes et d'équipes dus à la tournante.
On en rirait si ce n'était dramatique : depuis quand a-t-on vu des projets structurants de société aux Comores, capables de mettre le pays sur la voie du développement économique ?
Ou bien, serait-ce l'émergence d'Azali ? Faut-il changer les institutions pour donner du temps à Azali pour faire de l'Union des Comores un pays émergent ?
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La bonne blague!!! Si c'est cela l'émergence, nous n'en voulons pas :
L’émergence d'Azali n'est que de la poudre de perlimpinpin qui ne sert qu'à servir Ngazidja, toujours Ngazidja ; tous les moyens de l'État sont mobilisés pour servir son village natal et sa région et servir Ngazidja : Port de Moroni, Hôpital international, Aéroport international, Stade international, usine de fuel lourd, des grands projets pour l'eau, l'électricité....
Doit-on applaudir qu'un grand port soit édifié à la Grande-Comore et tue celui d'Anjouan, déjà envasé ?
Doit-on remercier Azali d'avoir restauré l'électricité à Anjouan, alors qu'il a torpillé le projet hydro-électrique qui aurait pu sauver Anjouan ?
Doit-on remercier Azali pour l'ouverture tardive de l'hôpital de Bambao, alors que de nombreux Anjouanais vont mourir en mer pour se faire soigner à Mayotte: le sang des Anjouanais vaut-il moins que celui des Grands-Comoriens ?
Pourquoi ne pas enfin trouver une solution viable avec nos frères Maorais et instaurer des liens de bon voisinage et de coopération bénéfique pour les uns et les autres et empêcher ainsi que les forces vives d'Anjouan ne soient décimées quotidiennement ?
Anjouan est écrasée encore et encore, au point que le gouverneur impuissant et les autorités locales ne cessent d'en pleurer.
Mais Salami ne récolte que ce que son mentor Sambi a semé, en dépouillant complètement les îles de ses prérogatives et en remettant tout le pouvoir à Moroni.
Demain Sambi se lamentera à son tour quand Azali aura supprimé la tournante pour garder le pouvoir de façon permanente.
La tournante est le seul acquis qui reste de l'autonomie des îles et nous ne sommes pas prêts à accepter d'en perdre le bénéfice.
Toucher à la tournante c'est prendre le risque de bousculer le fragile édifice de « l'Union » et de déchirer le contrat qui lie les îles entre elles,
Les auteurs de ce forfait en porteront la responsabilité historique...
La voix des Anjouanais en colère,
Anli Yachourtu JAFFAR