Antananarivo se construit dans une cuvette, entourée de plaines inondables. Alors, chaque année à la saison des pluies, c'est le même s...
Antananarivo se construit dans une cuvette, entourée de plaines inondables. Alors, chaque année à la saison des pluies, c'est le même scénario qui se reproduit dans les bas quartiers de la capitale : montées des eaux, débordements des canaux, inondations, maladies. Mais 2017 pourrait être l'année du changement : l'Agence française de développement (AFD), aidée par l'Union européenne et l'Etat malgache, va lancer de grands travaux d'assainissement dans le but de maîtriser les inondations.
A Isotry, opération curage du canal Andriantany, encombré par les ordures des bas quartiers. © RFI / Sarah Tétaud |
Reportage.
Plus de 700 000 personnes vivent aujourd'hui dans les bas quartiers de la capitale. Ici, pas de tout-à-l'égout. Les usées et pluviales se déversent directement dans de grands canaux construits dans les années 30, souvent bouchés. Lors des fortes pluies, les eaux débordent dans les maisons. Une situation que Jérôme Bertrand-Hardy, le directeur de l'AFD, espère endiguer, grâce à l'un des grands projets de son institution.
« C'est un projet qui vise d'une part à augmenter et rétablir même, les capacités du système actuel de maîtrise des inondations en refaisant des stations de pompage et en curant des canaux, explique-t-il. Et d'autre part à mettre en place une stratégie qui vise à permettre que ce système soit bien entretenu dans les années à venir, et aussi à faire face à sa nécessaire expansion avec l'expansion de la population d'Antananarivo. »
« Tout remplacer »
La station de pompage d'Isotra se met en route. Chaque jour, l'unique pompe encore en état de fonctionner évacue 300 litres d'eau par seconde, pendant 4h. Plus assez efficace pour éviter les inondations, comme l'explique Fetra Rasoloarimanana, ingénieur hydraulicien au Bureau d'Etudes BRL Madagascar : « Vu l'accroissement de la population, la capacité initiale de la pompe ne suffisait plus. Donc on va tout remplacer, les équipements électromécaniques, les équipements électriques, on va faire un peu de rénovation de génie-civil, ici et dans les quatre autres stations. »
Les stations devraient toutes être dotées d'un minimum de trois pompes chacune, avec une capacité de 800l/sec. Une efficacité huit fois supérieure à celle d'aujourd'hui.
Ce projet à 9 millions d'euros, devrait concerner 600 000 personnes d'ici la fin de l'année. Une nécessité sociale et sanitaire. ©RFI