La famille Antoine à Kopve est soulagée. Apres avoir appris la semaine dernière que Housnati Antoine était saine et sauve mais retenue en A...
La famille Antoine à Kopve est soulagée. Apres avoir appris la semaine dernière que Housnati Antoine était saine et sauve mais retenue en Arabie saoudite avant d’être rapatriée aux Comores. elle a annoncé que la jeune femme devait rentrer avant la fin de cette semaine.
Cet heureux dénouement a-t-il un lien avec la visite du président de l’Union des Comores en Arabie ? Si rien ne permet de l’affirmer, rien ne permet de l'infirmer, les services officiels n’ayant pas communiqué sur le sujet.
En revanche, on serait fondé d'interroger l’attitude générale de l’Etat comorien de quasi-indifférence à l'égard du drame vécu par la jeune employée de maison pendant plusieurs semaines à l'étranger.
D’abord les faits : Housnati Antoine a cru aux « emplois réservés à des Comoriens » en Arabie. Elle s’y est rendue, a travaillé comme domestique et, après quelques années, elle a souhaité rentrer. Elle négocie alors ce retour laborieusement avec un patron qui ne souhaite manifestement pas se séparer de son employée.
Elle croit avoir fini de le convaincre quand il va lui acheter le billet du retour. Elle appelle alors sa famille pour lui annoncer la nouvelle de son arrivée à Moroni via Le Caire. Sa famille contacte ensuite des amis résidant dans la capitale égyptienne pour aller la chercher à l’aéroport sachant qu’elle n’est pas une habituée des voyages internationaux et des escales.
A sa surprise, lorsqu’elle atterrit il n’y a personne pour l’accueillir. Elle parvient à obtenir d’un policier de lui prêter un téléphone portable et d’appeler chez elle à Kopve pour dire à sa famille qu’elle est bien à l’aéroport du Caire mais personne n est venu à sa rencontre. On imagine sa surprise de découvrir qu’elle est a Djibouti, et qu’elle n’a pas de visa d’entrée dans ce pays ni de billet pour continuer jusqu’aux Comores ! Puis elle disparaît provoquant un buzz sur les réseaux sociaux. Des dizaines de facebookers se mobilisent sous l’impulsion notamment de Chacha Mohamed et de la journaliste Faiza Soulé inondant les internautes Djiboutiens d’avis de recherche. Sans résultat.
Expulsée de Djibouti
La famille prend contact ensuite avec Me Said Larifou qui mène des recherches et qui découvre qu’elle avait été expulsée de Djibouti vers l’Arabie via la Turquie. Et qu’elle n’avait pas de visa d’entrée à Arabie où elle était gardée dans un centre de rétention. On apprend ensuite que Me Larifou a entamé des discussions avec les autorités saoudiennes dans le but de lui permettre de voyager vers les Comores....
Pendant toute cette période, l'Etat comorien a brillé par son silence. Pas un ministre, pas un ambassadeur ni un quelconque représentant n’a manifesté publiquement le moindre intérêt pour la situation de cette jeune femme. Personne n'a fait la moindre déclaration ni levé le petit doigt pour lui venir en aide . D’où la question de savoir si les responsables qui nous gouvernent ont bien lu la constitution et s'ils ont bien intégré le fait qu’il leur est fait obligation d’assurer la sécurité des citoyens y compris les plus vulnérables.
A l'inverse, il faudra faire l’effort de reconnaître le mérite de Said Larifou s’agissant de voler au secours des Comoriens en difficultés à l’étranger depuis de longues années.C’est lui qu’on a vu a Dubai aux côtés de la famille d’une jeune Comorienne assassinée par ses employés en décembre dernier ; C 'est lui qui était à Madagascar aux côtés des familles des victimes du Sam son, organisant une marche à Majunga et édifiant une stèle à la mémoire des victimes ; C’est lui qui a affronté Brunot Maigret et FN en cour d' assises à Marseille et qui a fait condamner les assassins d’Ibrahim Ali .….On me rétorquera qu’il ne fait que son boulot d’avocat. Soit. Mais alors on aimerait bien que d’autres consacrent aussi un peu de leur temps et de leur argent au soutien des personnes fragiles et pauvres en détresse hors de nos murs. Par Ali Moindjié