Des messages pour défendre sa « vie privée » circulent ces derniers jours sur Facebook. Les internautes inquiets de l’utilisation de leurs ...
Des messages pour défendre sa « vie privée » circulent ces derniers jours sur Facebook. Les internautes inquiets de l’utilisation de leurs informations personnelles par le réseau social partagent des statuts comme celui-ci, dans l’espoir d’être protégés :
POURQUOI C’EST FAUX
Les messages de ce type n’ont en réalité aucune valeur juridique. En ouvrant un compte Facebook, l’utilisateur en accepte les conditions d’utilisation, comme l’explique le règlement de la plate-forme. Il n’est donc pas possible de réécrire soi-même les règles du jeu en publiant un simple message sur son compte personnel.
Par ailleurs, le contenu du message en lui-même est truffé d’erreurs. D’abord, Facebook n’a pas le copyright sur vos publications. Les conditions d’utilisation précisent bien que « le contenu et les informations que vous publiez sur Facebook vous appartiennent, et vous pouvez contrôler la façon dont [le réseau] partag[e] votre contenu grâce aux paramètres de confidentialité et des applications ».
Si vos publications sont publiques, vous permettez effectivement « à tout le monde, y compris aux personnes qui n’utilisent pas Facebook, d’accéder à ces informations et de les utiliser ». Mais vous pouvez aussi restreindre leur visibilité, les supprimer ou même fermer purement et simplement votre compte. Cette page explique ainsi la différence de traitement des contenus diffusés de manière publique ou restreinte à certains utilisateurs.
Par ailleurs, les références citées de manière assez pompeuse pour donner du crédit à ce statut Facebook sont à côté de la plaque. L’Uniform Commercial Code (UCC), est un ensemble de règles qui régissent le commerce américain. Son article 1-308 est régulièrement présenté à tort, et c’est le cas ici, comme une manière de s’affranchir des conditions d’utilisation de Facebook. Le statut de Rome traite quant à lui des règles de fonctionnement de la Cour pénale internationale, et n’a donc rien à voir avec la vie privée ou la protection des données.
Un hoax qui revient systématiquement
Ce message n’a en réalité rien de nouveau. Il a déjà abondamment circulé par le passé, mais les nombreux démentis publiés en 2014, en 2013 ou encore en 2012 ne l’ont jamais empêché de renaître de ses cendres quelques mois plus tard. Un peu comme la rumeur, elle aussi tenace, du futur passage du site en « payant », alors que la page d’accueil de Facebook assure que « c’est gratuit (et ça le restera toujours) ».
A la décharge des internautes qui se font avoir des années après l’apparition du canular, on peut reconnaître que les conditions d’utilisation de la plate-forme sont plutôt indigestes pour le grand public. Le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, n’a jamais été un fervent défenseur de la vie privée, même si sa position a évolué au fil du temps.
Les Décodeurs
Journaliste au Monde
Retrouvez cet article sur le journal Le Monde
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