Un jour après l'enterrement du jeune Kassim de Cavani, une grosse polémique est née d'abord au sujet des mauvaises conditions d'...
Un jour après l'enterrement du jeune Kassim de Cavani, une grosse polémique est née d'abord au sujet des mauvaises conditions d'accueil à l’hôpital avant sa mort puis au sujet du refus de lui accorder une prière mortuaire à la mosquée avant de l'enterrer.
C'est dimanche que tout commence lorsque Kassim est conduit à l’hôpital de Mamoudzou par des amis en raison de ses maux de ventre et de tête. Le médecin de garde de ce jour-là leur fait savoir qu'il doit rentrer chez lui car son état n'est pas une urgence. Juste après, Kassim vomit douloureusement. Sa mère parle même de vomi de sang. En retournant de nouveau solliciter le même médecin pour une prise en charge urgente, ce dernier refoule une nouvelle fois le jeune malade. Ses amis décident alors de rentrer au quartier sur les hauteurs de Cavani.
Souffrant de ses douleurs, Kassim décide d'aller s'allonger un peu à l'intérieur d'une carcasse de voiture situé en bas de chez lui. Il ne se réveillera plus et perdra la vie durant cet ultime sommeil.
Ses amis appellent les pompiers. Mais ces derniers auraient refusé de se déplacer avant que le SMUR n'arrive sur place. Mais malgré 45 minutes de massage cardiaque et de perfusions en tout genre, il était surement déjà trop tard. La triste scène qui suivra reste à peine croyable : Au départ du SMUR, le corps est resté dans un sac en plastique blanc en pleine rue jusqu'à l'arrivée de la police scientifique et des pompes funèbres. Puis le corps sera gardé au CHM de dimanche à mardi soir.
Entre temps, des échauffourées éclatent mardi dans la journée devant le CHM pour réclamer la restitution du corps, la tradition islamique exigeant la mise à terre dans les 48 heures qui suivent un décès. En parallèle, les jeunes de Cavani ont organisé une quête dans le quartier au bénéfice de la mère de Kassim.
Après avoir finalement réceptionné le corps mardi soir, les proches de Kassim s'attendaient à pouvoir enfin l'enterrer mais voilà qu'un obstacle imprévu se dressa devant eux. Il s'agit du refus d'accéder à la mosquée de Mandzarisoa de Cavani pour faire l'obligatoire prière du mort avant son enterrement. Deux versions s'opposent face à ce refus :
D'abord celle des fidèles de la mosquée qui disent avoir refusé l'accès du corps car il était dans une caisse. D'après eux, la caisse est interdite d'accès à la mosquée, il faudrait alors faire entrer le corps seul, sans la caisse. Ce que refusèrent les proches du défunt.
La seconde version est celle de la famille et des proches de Kassim. Ils accuse fermement les responsables de la mosquée Mandzarisoa d'avoir refusé d'accomplir la prière mortuaire pour le seul motif qu'il était alcoolique durant son vivant. Un motif qui sera démenti par l’imam de la mosquée.
Au final, après plusieurs heures d'explication et de négociations, la prière n'aura jamais pu être accompli (la mosquée fut toute fermée et éteinte) et Kassim a du être enterré sur les coups de 1 heure du matin sans éclairage, dans la nuit de mardi à mercredi.
Les circonstances de cette disparition soulève deux sujets : l'épineuse question de l'accueil des patients au CHM au service des urgences et le droit à la prière mortuaire de chaque individu de la communauté musulmane.
Deux sujets pour deux questions qui restent entières.