Cela fait plus de 2 mois que j'hésite à publier cet appel à la solidarité malgré plusieurs visites du papa de ces triplés à la FCC. ...
Cela fait plus de 2 mois que j'hésite à publier cet appel à la solidarité malgré plusieurs visites du papa de ces triplés à la FCC.
Abouhariat Said Abdallah, journaliste à Alwatwan, que personne n'accuserait de sensationnalisme, a publié le 4 juillet, un article sur la situation difficile de M. Youssouf Said Selim et sa femme, parents de triplés, venus s'ajouter à leurs 3 premiers enfants dont l'aîné a 10 ans.
D'où vient ma gêne, alors que je sais que la proverbiale solidarité familiale comorienne est en voie de disparition ? La communauté familiale de biens, la solidarité du groupe d'âge et l'entraide villageoise cèdent face à la monétarisation de la société, le salariat, les qualifications professionnelles, la valeur de la personne mesurée à son influence électorale réelle ou supposée, bref à la modernité et à ce que nous appelons la mondialisation .... Les sociétés développées ou simplement soucieuses de solidarité créent, sous l'effet des luttes sociales, des mécanismes de soutien aux plus faibles. Nous n'en sommes qu'aux discours. Les apports, contributions et cotisations pour l'honneur (le grand mariage) entretiennent le mythe d'une société solidaire alors que les écarts sociaux grandissent et les plus démunis s'enfoncent dans la misère.
J'étais gêné, je suis gêné parce que face à Youssouf Said Selim, je ressens ce malaise qu'on éprouve devant l'ami, le compagnon que les circonstances ont réduit à demander de l'assistance ; l'ami, le voisin qu'on a toujours connu autonome, indépendant qui sous le coup du sort ou d'une erreur fuit votre regard. Youssouf n'a plus son travail de coursier. Ce que l'article d'Alwatwan n'a pas dit est que lui l'enfant de Ntsudjini et Pvanadjuu - l'enfant des hauteurs - est un des meilleurs plongeurs de la côte ouest de l'île, entre Moroni et Hahaya. Un métier dur qu'il aime et qui est en partie la base d'une une vie digne. Ce n'est plus assez pour nourrir 3 enfants plus des triplés qui demandent des soins particuliers. La mère aussi a besoin d'égards particuliers.
Il s'est adressé à des associations de solidarité ou réputées comme telles, sans résultat. A des autorités aussi. Les triplés ont besoin d'aide. En vêtement, en nourriture, en argent. Et du travail pour un père. Youssouf s'est toujours débrouillé dans la vie, en homme libre. Il ne fuit pas les regards. C'est pourquoi il n'a pas cédé, comme beaucoup d'entre nous le feraient, à un sens de l'honneur désuet, qui sacrifierait les enfants et sa femme, en taisant sa situation actuelle.
Abouhariat Said Abdallah, journaliste à Alwatwan, que personne n'accuserait de sensationnalisme, a publié le 4 juillet, un article sur la situation difficile de M. Youssouf Said Selim et sa femme, parents de triplés, venus s'ajouter à leurs 3 premiers enfants dont l'aîné a 10 ans.
D'où vient ma gêne, alors que je sais que la proverbiale solidarité familiale comorienne est en voie de disparition ? La communauté familiale de biens, la solidarité du groupe d'âge et l'entraide villageoise cèdent face à la monétarisation de la société, le salariat, les qualifications professionnelles, la valeur de la personne mesurée à son influence électorale réelle ou supposée, bref à la modernité et à ce que nous appelons la mondialisation .... Les sociétés développées ou simplement soucieuses de solidarité créent, sous l'effet des luttes sociales, des mécanismes de soutien aux plus faibles. Nous n'en sommes qu'aux discours. Les apports, contributions et cotisations pour l'honneur (le grand mariage) entretiennent le mythe d'une société solidaire alors que les écarts sociaux grandissent et les plus démunis s'enfoncent dans la misère.
J'étais gêné, je suis gêné parce que face à Youssouf Said Selim, je ressens ce malaise qu'on éprouve devant l'ami, le compagnon que les circonstances ont réduit à demander de l'assistance ; l'ami, le voisin qu'on a toujours connu autonome, indépendant qui sous le coup du sort ou d'une erreur fuit votre regard. Youssouf n'a plus son travail de coursier. Ce que l'article d'Alwatwan n'a pas dit est que lui l'enfant de Ntsudjini et Pvanadjuu - l'enfant des hauteurs - est un des meilleurs plongeurs de la côte ouest de l'île, entre Moroni et Hahaya. Un métier dur qu'il aime et qui est en partie la base d'une une vie digne. Ce n'est plus assez pour nourrir 3 enfants plus des triplés qui demandent des soins particuliers. La mère aussi a besoin d'égards particuliers.
Il s'est adressé à des associations de solidarité ou réputées comme telles, sans résultat. A des autorités aussi. Les triplés ont besoin d'aide. En vêtement, en nourriture, en argent. Et du travail pour un père. Youssouf s'est toujours débrouillé dans la vie, en homme libre. Il ne fuit pas les regards. C'est pourquoi il n'a pas cédé, comme beaucoup d'entre nous le feraient, à un sens de l'honneur désuet, qui sacrifierait les enfants et sa femme, en taisant sa situation actuelle.
Youssouf Said Selim habite à Pvanadjuu - Itsandraa
Son numéro est le : +2693387111
Par
Said Mchangama