La mort de trois jeunes Israéliens, enlevés le 12 juin près d'une colonie israélienne en Cisjordanie, a suscité en Israël une express...
La mort de trois jeunes Israéliens, enlevés le 12 juin près d'une colonie israélienne en Cisjordanie, a suscité en Israël une expression de haine anti-arabe qui alimente aujourd'hui le cycle de représailles.
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Ces craintes se sont vues renforcées avec l'enlèvement puis l'annonce de la mort d'un jeune Palestinien de Jérusalem-Est, mercredi 2 juillet, qui pourrait constituer un acte de vengeance perpétré par des colons israéliens. D'autres actes de représailles contre des propriétés palestiniennes ont été signalés dans plusieurs villes de Cisjordanie. La veille, près de 200 personnes avaient pris part à une manifestation anti-arabe à Jérusalem qui a dégénéré en « chasse aux Arabes », selon des témoins.
Les autorités israéliennes sont désormais bien en mal de juguler ces sentiments de haine, pour partie alimentés par les discours va-t-en-guerre de certains responsables politiques qui ont entouré l'opération militaire « Gardiens de nos frères » en Cisjordanie et le battage médiatique autour de la campagne « Bring back our boys » (« Ramenez nos fils »). Ces sentiments ont aussi trouvé un large écho encore au sein de la société israélienne, comme en témoigne l'apparition depuis le 30 juin de groupes Facebook sous le slogan « Le peuple d'Israël demande vengeance ».
Sur les pages du réseau social, de jeunes israéliens, parmi lesquels de nombreux adolescents et soldats, ont publié leur « selfie » (autoportrait), accompagné de commentaires racistes et d'appels à la vengeance. Mercredi 2 juillet, l'une de ces pages Facebook qui regroupait plus de 35 000 membres, a été fermée, selon le quotidien israélien Haaretz. D'autres pages sous le même slogan sont depuis apparues.
Alertée par le phénomène, l'armée israélienne a publié mercredi un avertissement à destination des soldats.
« Si des soldats sont impliqués dans l'envoi de photographies racistes et dans des appels à punir des innocents, c'est un incident grave qui ne correspond pas au comportement attendu des soldats de Tsahal. Chacun des cas qui seront signalés aux commandants seront traités avec la plus grande sévérité ».
« UN MEURTRE EST UN MEURTRE »
La ministre de la justice Tzipi Livni a condamné ces appels à la vengeance et indiqué qu'elle allait évaluer avec le procureur général quels moyens légaux mettre en œuvre pour poursuivre les auteurs de ces appels.
« Nous devons nous attaquer à la campagne d'incitation qui a cours sur les réseaux sociaux. Quand une telle chose amène des soldats à se prendre en photo avec leurs armes ou des adolescents à se montrer avec des pancartes appelant à la mort des Arabes, c'est terrible et ils doivent en payer le prix ».
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a pour sa part appelé mercredi à ce que des poursuites soient déclenchées contre les auteurs du meurtre de Mohammed Khudair, le Palestinien de 16 ans enlevé à l'aube à Jérusalem-Est et tué. Il a également appelé les deux camps à résister à la tentation de se faire justice eux-mêmes. La famille d'un des trois jeunes Israéliens s'est elle aussi élevée contre ce meurtre lors d'une cérémonie nationale en présence de dizaines de milliers de personnes. « Le sang n'a qu'une couleur. Un meurtre est un meurtre, quels que soient la nationalité ou l'âge, et ne peut en aucun cas être justifié », a-t-elle affirmé dans un communiqué.
Certains commentateurs pointent toutefois la responsabilité du chef du gouvernement israélien dans la promotion d'un discours haineux. Dans un communiqué publié lundi, le cabinet israélien avait lui-même utilisé le mot « vengeance ». Les trois Israéliens « ont été enlevés et tués de sang-froid par des bêtes humaines. Au nom du peuple juif, je voudrais dire aux familles – les mères, pères, grands-mères et grands-pères–, que nous sommes profondément attristés. La nation toute entière pleure avec vous. La vengeance du sang d'un enfant, Satan ne l'a point encore inventé…... », a ainsi commenté, sur le fil Twitter du gouvernement, le premier ministre Benyamin Nétanyahou le 30 juin, citant un poème de l'Israélien Haïm Nahman Bialik, écrit en 1903, avant d'ajouter : « Le Hamas paiera. »
Par Hélène Sallon / lemonde.frHabarizaComores.com | أخبار من جزر القمر.