Depuis 38 ans d'indépendance, les autorités de la République fédérale Islamique des Comores, aujourd'hui Union des Comores ne font ...
Depuis 38 ans d'indépendance, les autorités de la République fédérale Islamique des Comores, aujourd'hui Union des Comores ne font rien pour rapprocher Mayotte du giron comorien. Sur cette question de Mayotte, la diplomatie comorienne mène malgré elle une politique contraire aux discours qu'elle tient devant les instances internationales.
La France : « L'envahisseur », protecteur.
L'Accord de défense Franco Comorien est un choix contraire à la volonté affichée de récupérer Mayotte.
Au vu de leur passé colonial, les comoriens ont choisi comme principal protecteur, la France , cette puissance mondiale que Moroni accuse dans le même temps d'annexer, l'ile de Mayotte. Ainsi l'envahisseur, est devenu le protecteur.
Pire encore, dans les accords de défense signés entre Paris et Moroni, il y a le principe de réciprocité.
Si demain, une puissance étrangère agressait les Comores, la France se doit de voler au secours de l'Union des Comores en aidant l'AND, l'Armée National de Développement à repousser l'ennemi. Et réciproquement si par exemple un pays comme l'Iran décidait d'aider l'Union des Comores à récupérer militairement l'ile de Mayotte, l'AND aurait l'obligation de s'aligner aux cotés des soldats français pour défendre les intérêts français au nom des accords de défense signés entre les deux pays. Ainsi les soldats de l'AND se retrouveraient piégés dans l'obligation morale de s'opposer aux soldats iraniens venus aider les Comores à récupérer Mayotte.
«Nous voulons de Mayotte sans les Mahorais »
La divergence de choix d'avenir politique intervenue en 1974 entre les populations de l'archipel des Comores n'a jamais fait l'objet de réflexions et d'analyses profondes permettant un éventuel rapprochement des points de vue. Aucun des partis en conflit n'à convier l'autre à une table des négociations dans l'espoir d'une éventuelle réconciliation.
Dans cette « guerre de salive » propice au développement des sentiments de mépris et de haine, les mahorais préfèrent parler directement à Paris tout comme les autorités comoriennes s'adressent directement aux instances internationales et à l'ancienne puissance coloniale pour évoquer le problème.
Pendant ce temps, comme si les gouvernements comoriens successifs envisageaient un retour de Mayotte, sans les mahorais, rien n'est fait à Moroni pour ce retour de l'ile sœur.
Aucun geste symbolique de rapprochement n'est tenté, mieux encore aujourd'hui certains intellectuels reprochent au défunt président Ahmed Abdallah Abderehmane, le père de l'indépendance d'avoir fait le choix de confier à un mahorais durant 7 ans le ministère des affaires étrangères. Ces intellectuels estiment que le mahorais Said KAFE n'a pas réussi à faire avancer d'un iota le dossier de Mayotte, comme si les ministres qui l'on succédé avaient réussi quelque chose dans ce dossier.
« Notre solution aux problèmes de sous développement, c'est le retour de Mayotte »
En ce début d'année 2014, un frémissement de révolte sociale se fait sentir dans les rues de Moroni, la capitale de l'Union des Comores. Des citoyens se réunissent pour dénoncer le manque d'eau et d'électricité. Ils réclament le minimum vital, le minimum pour un éventuel développement économique et social. Ils veulent tout simplement de l'eau et de l'électricité.
Ce sont là deux problèmes qui ne sont plus dans les préoccupations premières des habitants de Mayotte, pour preuve de nombreux ressortissants des 3 iles choisissent de s'installer à Mayotte avec ou sans papiers français. Certains sont professeurs, d'autres médecins, pécheurs, agriculteurs, etc.
Lors du referendum pour la départementalisation de Mayotte des grands comoriens, anjouanais et moheliens qui ont trouvé des conditions de vie meilleures à Mayotte et qui sont inscrits sur les listes électorales là bas, ont voté dans le secret de l'isoloir pour la départementalisation de l'ile.
Comment alors intégrer dans une nation soumise aux délestages, au manque d'eau et au sous développement chronique, comment y intégrer sans heurts une population qui dispose du minimum vital.
Au lendemain de l'éventuel retour de Mayotte, une fois le drapeau national hissé sur cette ile tant désirée, que ferions-nous de Mayotte et des Mahorais, des anjouanais, des grands comoriens, et des moheliens qui ont fuit l'Union des Comores dans l'espoir d'une vie meilleure sur un territoire français ?
Par le professeur Said AHMED
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