Université des Comores : Dix ans d'existence pour quel BILAN

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Depuis la fermeture de l’ENES ou École National d’Enseignement Supérieur au début des années 90, les bacheliers comoriens se trouvaient dan...

Depuis la fermeture de l’ENES ou École National d’Enseignement Supérieur au début des années 90, les bacheliers comoriens se trouvaient dans l’obligation de partir à l’étranger en dépit de l’existence des institutions comme l’Institut de Formation des Enseignants et de Recherche en Éducation (IFERE), de l’École National d’Administration et de Commerce (ENAC), de l’École National de Santé Publique, de l’École Supérieur de Formation et de Recyclage (ESFR) l’école technique de Patsy.

Très contestées par des politiques, surtout par les autorités insulaires et en particulier celle de l’île de Ngazidja, qui voyaient à leurs yeux comme une machination politique, L’Université des Comores est régie, depuis son ouverture, par l’Ordonnance présidentielle N° 03-008/PR portant création de l’UDC rendu publique le 8 septembre 2003. Selon les autorités de l’union à l’époque, l’ouverture de l’université à été motivé et justifié par les vagues déplacements des bacheliers comoriens à l’étranger qui, en conséquence, fragilisaient l’économie comorien surtout au niveau des familles. 
Un espoir pour les uns et un désespoir pour les autres. Autre que la satisfaction des familles incapables d’envoyer leurs enfants à l’extérieur, les premiers espéraient la mise en terme aux humiliations devant les chancelleries étrangères pour les visas nécessaires aux bacheliers comoriens désirant se rendre ailleurs pour étudier. Et Les contestants se justifiaient par l’absence des infrastructures adéquates mais aussi et surtout le manque des enseignants dignes de leurs noms. Les autorités étatiques montraient quand à eux qu’il était impossible de voir du jour au lendemain une université digne de son nom, et qu’au fur à mesure, l’université des Comores trouvera son place qu’il mérite. La plus grande institution d’enseignement supérieur des Comores fût donc crée sans loi. Selon la porte parole du ministère de l’enseignement à l’époque, une loi a été rédigée mais ils attendaient les élections législatives de 2004 pour avoir la majorité parlementaire et soumettre la loi portant ouverture et organisation de l’UDC. Jusqu’à maintenant aucune loi n’a été présenté à l’hémicycle de HAMRAMBA en se sens malgré que nous sommes en fin du mandat du deuxième parlement. Avec ce statut, l’UDC pourrait aussi être fermé par un décret présidentiel.

L’UDC a-t-elle vraiment répondu aux attentes des comoriens ?

Basée sur l'unification d'établissements existants (ENAC, ENSP, IFERE…), et tout cela financé par une taxe additionnelle sur le kilo de Riz, L’Université fût ouverte en grand-Comores avec 7 établissements dont 4 facultés, deux instituts et une École avec 1707 premiers inscrits. Les formations sont reparties dans les trois îles à partir de 2008. Selon le site de l’université (www.univ-comores.km), l’UDC compte aujourd’hui 6258 étudiants (dont 2528 filles et 4532garçons), 252 enseignants, 267 personnels. Avec ces 10 composantes dans ces 7 différentes sites universitaires, répartis dans les trois îles (sur les quatre), l’UDC compte aujourd’hui 4 facultés, 2 instituts, 1 école, 1 centre de formation et trois laboratoires, le tout pour 24 départements.
Depuis sa création, l’UDC a comme mission principal de « répondre aux demandes des formations supérieures des bacheliers et créer un cadre pour développer et entretenir les savoirs en rapport avec les valeurs et cultures comoriens». En d’autre termes cette « MADRASA YADJU » devrait « tailler sur mesure » les diplômés, les cadres et les gourous pour répondre aux exigences et aux besoin du pays selon la politique éducative définie par nos politiques et surtout limiter les vagues déplacements des enfants du Djuzrlkamar.

Cependant les vœux du président Azali Assoumani : " l'université ne doit pas être un parc à étudiants, un je ne sais quel alibi pour retenir les étudiants dans notre pays limiter les formations à l'étranger » prononcés dans son discours, lors de l'atelier nationale relatif à la création de l'université tenu à Moroni les 28 et 29 août 2003 au Palais du Peuple, ne sembles pas être exhaussé. Car on constate au fur des années que l’institution n’a pas pu répondre aux attentes des comoriens. Les étudiants se déplacent en masse. Ceci est dû à l’insuffisance de formations existantes dans cette Institution mais aussi les performances médiocre que l’université affiches dans leurs offres de formation sans parler du duré de formation qui se limite généralement en Licence (Bac +3) dans les Facultés et école et en DUT/DIFOSI ou Diplôme Universitaire de Technologie / Diplôme de Formation Supérieur en Instituteur (Bac +2) dans les instituts. (Rare sont les formations qui sont allés jusqu’en Master)
Force est aussi de constater que l’UDC devient de plus en plus une Université Des Chômeurs. Aucun progrès n’est décelé sauf l’extension de l’Université à Anjouan et à Mohéli. Les sortants de l’Université ne sont plus égalés à ses homologues qui ont étudiés à l’étranger et ils ont même du mal à poursuivre leurs études en Master à l’étranger surtout à l’université d’Antananarivo pour les Sortants des Facultés qui se trouvent à Vouni.

Ce n’est plus un secret pour personne, à 10ans d’existence, Le jeune université de l’Océan Indien connaît, de nombreux problèmes de tout ordre, logistiques, techniques, pédagogiques, économiques voir même constitutionnelle.
En effet, Faute de l’inexistence d’une loi portant ouverture et organisation de l’Université, aucun Diplôme n’a été délivré par l’UDC depuis son ouverture en 2003. Les étudiants sont contraints d’utiliser leurs attestations (attestation de réussite). Notons que le nombre annuel des sortants (diplômés) à l’UDC varie entre 800 à 1000 voir même plus.

Plus de 1200 étudiants s’inscrivent annuellement dans l’établissement ; Même une solution pour faire face à ce casse-tête de l’effectif toujours galopant d’une année à l’autre est loin d’être trouvé. L’UDC est également confrontée à un problème de ressources humaines. Cette année (rentré 2013-2014), l’UDC avait lancé un appel d’offre de recrutement des 03 docteurs/HDR en Mathématiques, 04 docteurs/HDR en économies, des ingénieurs informatiques et BTP… Notons que les nombres des docteurs qui enseignent à l’UDC peuvent être « décomptés avec les doigts de la main »

L’étudiant a son mot à dire quand à tous ses problèmes.
Face à l’inquiétude que l’UDC n’est régis d’aucune loi parlementaire, en décembre 2009, le BE de l’UNion des Étudiants de l’Université des COMores ou UNEUCOM (auquel j’étais parmi) a rencontré le Nouveau Président de L’assemblée National, Bourhane Hamidou pour en trouver une solution. Comme d’habitude pour un politicien africain, le président du « Palais du Peuple » a promis aux étudiants qu’il considéra leur doléance parmi ses chevaliers de batail. Et qu’une loi sur l’université sera votée à HAMRAMBA. Mais hélas le désespoir de l’UDC continue de nourrir le « Vahoaka » Comorien.

Avec tous ces problèmes qui fait que – en générale - l’étudiant de la jeune université est toujours la victime, on se demande si le gouvernement comorien ne craigne pas à une prise des consciences des étudiants. Sachant que dans le monde entier (Madagascar en est un bon exemple), les universités sont des QG des contestataires capables même de renverser des gouvernements. Je me souviens en 2009 quand les étudiants, rassemblés au sein du très jeune et fraiche CEEC ou Collectif des Étudiants et Élèves Comoriens (dont je suis parmi les principaux fondateurs), ont décidés de descendre dans les rues de la capital suite à l’interruption des épreuves de deuxième groupe du baccalauréat et l’arrêts des activités pédagogique à l’université, fruit du grève mené par l’intersyndical des enseignant, le gouvernement était obligé de mener des discussion - à la veille du rendez vous des manifestants - avec l’intersyndical jusqu'aux environs de 00h afin d’en trouver une solution. Ce n’est qu’à 01h qu’il a appelé le CEEC pour lui suggérer d’annuler les manifs car une solution est trouvée. Une manière de dire que le gouvernement est bien conscient que la descente dans les rues des étudiants lui coutera chère a moins qui il ne leur réserve pas des balles réelles comme réponse.
En tout cas, tous les problèmes que se trouve notre jeune institution montrent bien comment nos gouvernants, nos élus et même toute la classe politique Comoriens se foutent de l’avenir des jeunes comoriens, promoteurs de tout espoir, donc de l’avenir du pays de la Lune.

La question qu’on peut se poser : A qui la Faute ? À ceux qui ont posé la première prière c'est-à-dire Ceux qui ont ajouté 50 FC dans le prix du Riz à cause de l’université, (le Régime d’Azali )? Ou ceux qui ont supprimé la subvention de l’université (50 FC) alors que le riz coutait plus cher que le 250Fc/kg (Le Régime de SAMBI) ? Ou aussi le Régime D’Ikililou Dhoinine ?
A mon avis, la mauvaise qualité de formation est la faute de l’Administration de l’Université, la durée limité des formations est partagé par l’université et les gouvernements successifs, surtout le ministère de l’Enseignement Supérieure. Quant à l’inexistence d’une Loi sur l’Université, le bal revient aux gouvernements, nos élus et surtout toute la classe politique comorienne.
Si les élus (les conseillers des îles et les députés de l’union) sont dégourdis de leurs responsabilité, un débat national devrait avoir tout son importance à l’Hémicycle de Hamramba sur ce sujet qui concerne tous les comoriens.
Et pour en finir, il est temps que tous les concernés (universitaires, élus, gouvernement, partis politique) ouvrent un débat constructive pour donner et pérenniser une bonne image de l’UDC tant au niveau National, régional qu’International.


Propos du citoyen lambda : Soilihi ALI MANSOURI
Étudiant à la Faculté des Sciences d’Antananarivo
Nom

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