La gendarmerie malgache a indiqué avoir arrêté 19 personnes, samedi 5 octobre, sur l'île touristique de Nosy Be, après le lynchage de t...
La gendarmerie malgache a indiqué avoir arrêté 19 personnes, samedi 5 octobre, sur l'île touristique de Nosy Be, après le lynchage de trois hommes, dont un Français et un Franco-Italien, soupçonnés par une foule en colère de l'assassinat d'un enfant et de pratiques pédophiles. Les gendarmes avaient pour mission d'arrêter tous ceux qui ont participé aux lynchages et aux émeutes du mercredi et du jeudi 3 octobre, et ceux qui ont pris des photos des lynchages avec leur téléphone portable.
Touristes et habitants de l'île pouvaient cependant se déplacer librement, après la fin du couvre-feu imposé pendant la nuit par les autorités locales par mesure de précaution. Un "joro", cérémonie rituelle visant a conjurer le sort, qui était prévu samedi pour libérer Nosy Be du mal qui l'a rongée ces derniers jours, a été annulé pour éviter tout débordement.
ENREGISTREMENT AUDIO
Les trois hommes ont été lynchés et leurs corps, brûlés, la foule les tenant pour responsables du meurtre de Chaino, un enfant de 8 ans porté disparu depuis près de six jours et retrouvé mutilé sur une plage dans la nuit de mercredi à jeudi. La population s'est fait justice après un simulacre de procès des deux premières victimes, le Français Sébastien Judalet, employé de la RATP installé à Montreuil, qui faisait de fréquents séjours à Madagascar, et Roberto Gianfala, un Franco-Italien dont le visa avait expiré.
Dans un enregistrement audio du drame, on entend notamment le Français être accusé de pédophilie. Celui-ci proteste de son innocence avec énergie et avec un ton de détresse.
Comptant environ 40 000 habitants dont quelque 700 Français, Nosy Be est la principale destination touristique de Madagascar. Célèbre pour ses plages aux eaux cristallines, l'île est plus tristement réputée pour être un haut lieu du tourisme sexuel.
Le Monde.fr avec AFP
Touristes et habitants de l'île pouvaient cependant se déplacer librement, après la fin du couvre-feu imposé pendant la nuit par les autorités locales par mesure de précaution. Un "joro", cérémonie rituelle visant a conjurer le sort, qui était prévu samedi pour libérer Nosy Be du mal qui l'a rongée ces derniers jours, a été annulé pour éviter tout débordement.
ENREGISTREMENT AUDIO
Les trois hommes ont été lynchés et leurs corps, brûlés, la foule les tenant pour responsables du meurtre de Chaino, un enfant de 8 ans porté disparu depuis près de six jours et retrouvé mutilé sur une plage dans la nuit de mercredi à jeudi. La population s'est fait justice après un simulacre de procès des deux premières victimes, le Français Sébastien Judalet, employé de la RATP installé à Montreuil, qui faisait de fréquents séjours à Madagascar, et Roberto Gianfala, un Franco-Italien dont le visa avait expiré.
Dans un enregistrement audio du drame, on entend notamment le Français être accusé de pédophilie. Celui-ci proteste de son innocence avec énergie et avec un ton de détresse.
"Qu'est-ce que vous faisiez là-bas à 5 heures du matin ?", interroge une femme. "C'est pas homosexuel quand même ?" "Non. Je ne suis pas homosexuel, Madame", répond Sébastien Judalet. "Je n'aime pas les enfants, surtout pas, et je n'aime pas les personnes qui ont des rapports sexuels avec les enfants."Les autorités et de nombreux habitants de l'île avaient jusqu'à présent expliqué que les deux Européens étaient accusés par la foule de "trafic d'organes", une accusation restée très vague et que rien n'est venu étayer. La troisième victime, un Malgache prénommé Zaidou qui est l'oncle de l'enfant, a été exécutée et brûlée jeudi soir.
"Tu n'aimes pas les enfants ?", demande alors un homme. "J'adore les enfants, si, j'ai une petite fille, j'aimerais pas qu'on lui fasse ça." L'homme dit ensuite à Sébastien Judalet qu'il va le livrer à la foule s'il "ne [dit] pas la vérité", ce à quoi il répond, en sanglotant : "Je raconte que la vérité, strictement que la vérité."
Comptant environ 40 000 habitants dont quelque 700 Français, Nosy Be est la principale destination touristique de Madagascar. Célèbre pour ses plages aux eaux cristallines, l'île est plus tristement réputée pour être un haut lieu du tourisme sexuel.
Le Monde.fr avec AFP