L’attitude des dirigeants comoriens face à la France pose problème. On ne peut pas croire que les dirigeants comoriens ne savent pas distin...
L’attitude des dirigeants comoriens face à la France pose problème. On ne peut pas croire que les dirigeants comoriens ne savent pas distinguer un ennemi d’un ami. On ne peut pas penser que les dirigeants comoriens ne perçoivent pas qu’un pays qui occupe une partie de notre territoire nationale est un ennemi, en tout cas n’est pas un ami. On ne peut pas imaginer un seul instant que les dirigeants comoriens sont insensibles à la disparition de plus de 10 000 Comoriens pour cause de Visa Balladur.
Et pourtant, ces dirigeants crient à tue-tête que la France est un ami, qu’il serait le premier partenaire du pays, que etc. etc. Les dirigeants comoriens réclament le retour de Mayotte mais ils agissent comme si Mayotte est un territoire étranger puisqu’ils instaurent même un visa de sortie pour tout Comorien voulant se rendre à Mayotte. On ne peut pas penser que les dirigeants comoriens ne savent pas que dans les relations entre les pays, ce sont les pressions qui sont la règle dans le règlement des conflits mais ils s’aplatissent envers la France et cherchent à faire croire à notre peuple que c’est la capitulation qui fera revenir Mayotte. Ils indexent même comme extrémiste tout Comorien qui prône l’usage de pressions internationales conséquentes et d’envergure contre la France. Ils ferment les yeux sur les conséquences de leur démission nationale.
Où git l’explication ? A mon avis dans un complexe psychologique généré par l’expérience du pays depuis l’indépendance. Avec les multiples coups d’Etat, l’assassinat de plusieurs Chefs d’Etat comoriens, la période de plus de dix ans de règne des mercenaires, l’occupation de Mayotte, l’explosion du séparatisme à Anjouan, les dirigeants comoriens en sont arrivés à considérer la France comme incontournable. Sans son soutien pas de saluts ni de voie vers les postes de direction du pays. Sambi qui semblait venir d’un autre horizon n’est pas parvenu à casser le mythe ; dès qu’il est apparu qu’il allait l’emporter, l’ambassadeur de France lui a rendu visite en mettant en œuvre une communication qui a distillé le doute; élu président, les agents de la France ont infiltré son pouvoir et l’ont convaincu de la menace française s’il osait une politique « anti française ». En somme pour les dirigeants du pays, ces « musulmans » d’un genre particulier, la France est perçu comme Dieu, Omniscient, Celui par qui tout arrive.
Alors à genoux tous pour espérer des lendemains meilleurs. Il y eut même une période où les candidatures à la présidence du pays étaient proclamées à Paris, où chaque prétendant exhibait ses soutiens français pour faire crédible. Bien sûr ils ne peuvent pas ignorer complètement la population comorienne alors ils usent et abusent de discours ronflants à usage interne pour tenir en laisse ceux qui militent pour le retour de Mayotte et faire croire à un développement de la partie indépendante.
Et Chez les français, comment ce phénomène est-il ressenti. Le servilisme comorien a produit des dysfonctionnements. L’ambassadeur de France aux Comores se comporte parfois comme un Haut-Commissaire de l’époque coloniale. Il fait des tournées, distribuant au passage des subsides insignifiants mais qui confortent aux yeux des simples gens sa position de premier partenaire. Autre perversion, le personnel de l’ambassade de France, dans sa grande majorité, ne tolère pas l’existence de Comorien partisan du retour de Mayotte dans l’Etat comorien. Ceux-là sont traités d’anti-français. Comme si les français de France, qui militent activement contre l’occupation de Mayotte par la France, seraient anti-français et non des dignes héritiers des traditions qui ont fait le prestige de la France.
Des binationaux ont subi des pressions et des affronts incroyables pour avoir été vus dans une manifestation contre l’accueil du chef séparatiste Mohamed Bacar à Mayotte. L’ambassade de France à Moroni vilipende le Comité Maore et s’acoquine avec le groupe béni oui-oui « Comores-France-Echange » de Kiki. Elle semble croire ou elle voudrait faire croire que des rapports d’amitié entre deux pays peuvent être fondés sur l’oppression du plus puissant sur l’autre et ce faisant elle prépare des lendemains catastrophiques à nos deux peuples. Elle ne comprend pas que les binationaux et les Comoriens qui ont tissé de multiples liens avec la France œuvrent pour des relations Comores-France apaisées, débarrassées de la question de l’île comorienne de Mayotte.
Idriss (15/08/2013)
Publié par Idriss Mohamed Chanfi