A la Grande Comore, comme à Anjouan il ne passe pas une journée sans que les services des urgences des hôpitaux ne reçoivent des diz...
A la Grande Comore, comme à Anjouan il ne passe pas une journée sans que les services des urgences des hôpitaux ne reçoivent des dizaines des blessés ou tués, victimes de la circulation. La brigade routière de la gendarmerie de Moroni avec son unique moto qui tombe souvent en panne en plein route, fait et refait des constats des accidents perpétrés par nos amis chauffards.
Mais la question qu’on se pose est celle-ci, pourquoi y-a-t-il tant d’accidents aujourd’hui qu’il ya dix ans au temps de Marwane, le Monsieur permis de conduire du pays ? La réponse est simple, ce qu’en ce moment, les permis de conduire se vendent au prix d’une banane mûre par les agents du ministère du transport. Avec la maigre somme de 12.500 FC ou 15.000 fc, on peut facilement se procurer de ce luxe et se mettre à tuer sans le moindre souci.
Je suis du côté de François Joachim de Pierre qui disait, je cite : « la plus méprisable des nations est aujourd’hui la notre, parce qu’elle n’a nulle espèce d’honneur est quelle ne songe qu’à l’argent et au repos ». Adieu Le vieux Marwane qui avait toutes les qualités requises pour être ingénieur aux travaux publics. Adieu la fameuse route du feu Grimaldi où nos papas et oncles ont beau peiné pour faire le démarrage en code. Aujourd’hui, avec l’apparition des auto-écoles dirigées par des simples anciens chauffeurs, par des moniteurs inadaptés et corrompus, avoir son permis de conduire est devenu une simple formalité et non un examen digne de son nom. Vis-à-vis de ce désordre, de ce chaos total, quelle est la position des assureurs qui voient leurs épargnes se volatiliser suite à la multiplication des accidents? Quelles mesures prendre en urgence afin de mettre à terme à ces désordres qui gangrènent nos routes pour éviter les pertes des vies humaines causées par ces chauffards ?
Mon père qui conduisait depuis l’époque coloniale et qui n’a jamais écrasé même un escargot qui traîne sur la route, et mon cousin qui conduit depuis trois ans, c’est-à-dire depuis qu’il a acheté son permis au prix de 15.000 fc, il comptabilise trois accidents dont l’un a causé la perte de la jambe droite d’une jeune étudiante de 21 ans qui est condamnée à se déplace à l’aide d’une béquille. Cet exemple se suffit, et explique l’ampleur des dégâts suscités par la vente illicite et délictueuse des permis. A qui la faute, à quand un contrôle drastique du mode de délivrance de ces permis truqués et livrés sans le moindre état d’âme et portant atteinte à toute une population désormais condamnée à se déplacer en prenant exclusivement la route ? Messieurs les ministre de l’intérieur, du transport, Monsieur le gendarme et monsieur le citoyen lambda, il est temps que chacun d’entre nous assume ses responsabilités afin d’endiguer cette barbarie routière car l’accident n’est pas en soi une fatalité mais plutôt le fruit d’une inadvertance, une irresponsabilité partagée et assistée depuis le sommet de l’Etat jusqu’au simple citoyen.
Et si on instaure le fameux permis à point comme en France et dans d’autres pays ? Cela dit qu’à chaque infraction commise le chauffard perd un point ou deux selon l’ampleur de la faute. Et au final on lui retirera ce bout de carton et quittera la route. Dans un ou deux ans on aura diminué de moitié le nombre des tués ou des blessés sur nos routes. Souvenons-nous des propos du vieux Comorien qui disait je cite : il fait accident celui qui ne pas respecte pas le code de la route ». A bon entendeur salut.