Pour la quatrième journée consécutive, des affrontements ont eu lieu vendredi à Siliana, à 130 km au sud-ouest de Tunis (Tunisie). Les man...
Pour la quatrième journée consécutive, des affrontements ont eu lieu vendredi à Siliana, à 130 km au sud-ouest de Tunis (Tunisie). Les manifestants réclament toujours le départ du gouverneur de la région et des aides financières. Selon un bilan publié par le ministère de la santé, 252 personnes ont été blessées depuis mardi.
En fin de journée, l'armée tunisienne a été déployée dans la ville. Une arrivée saluée par la foule. «Un accord est intervenu entre les syndicats et des responsables de l'armée pour le retrait de la police et la prise en charge (de la sécurité) par les militaires», a affirmé Néjib Sebti, secrétaire général régional de l'UGTT, le principal syndicat tunisien.
Presque deux ans après sa révolution du jasmin, le pays peine à trouver de la stabilité. Pour tenter de calmer le jeu, le président Moncef Marzouki a appelé dans la soirée à la formation d'un gouvernement restreint pour répondre aux attentes des Tunisiens. «Nous n'avons pas une seule Siliana, a-t-il déclaré dans une allocution télévisée, la première depuis le début des troubles. J'ai peur que cela se reproduise dans plusieurs régions et que cela menace l'avenir de la révolution.» Un remaniement ministériel ne peut être décidé que par le Premier ministre, Hamadi Jebali, issu du parti islamiste Ennahda, majoritaire à l'Assemblée nationale constituante.
Tirs de sommation
La première partie de ce quatrième jour de protestations a été marqué par une marche pacifique. Plusieurs milliers de personnes ont défilé dans le calme. «Avec nos âmes et notre sang, on se sacrifie pour Siliana», ont-ils scandé. Un haut-gradé cité par l'AFP s'attendait néanmoins à des débordements.
Une centaine de manifestants ont ensuite attaqué un important poste de police avec des jets de pierres et des cocktails Molotov. Des barricades ont été dressées dans la rue menant à ce commissariat. Les forces de l'ordre ont réagi en lançant des gaz lacrymogènes et par des tirs de sommation. «Si on nous y autorise, je n'hésiterai pas à tirer avec des balles réelles», a prévenu un policier.
Les représentants de la principale centrale syndicale du pays, l'UGTT, ont appelé sans succès les manifestants à se disperser. «Rentrez chez vous, c'est dangereux. Ils vont tirer à balles réelles», a lancé Abdesattar Manaï, un responsable régional du syndicat.
La France déplore «le nombre élevé de blessés»
Des blindés de la garde nationale (l'équivalent de la gendarmerie) ont été sortis. «Il faut que le ministre de l'Intérieur retire ses policiers, c'est le seul moyen pour que cette ville retrouve son calme», a affirmé un habitant d'une cinquantaine d'années.
A l'étranger, ces affrontements ont suscité des réactions inquiètes. «C'est un motif de préoccupation pour nous. On peut déplorer le nombre élevé de blessés», a concédé, à Paris, le Quai d'Orsay. Le Haut commissariat de l'ONU pour les droits de l'Homme a condamné «le recours excessif et disproportionné à la force» par les policiers. Leparisien.fr
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