Andry Rajoelina : «la décision de ma candidature est en réflexion»

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Andry Rajoelina, président malgache de la transition, lors du 32e sommet de la SADC, Maputo, le 18 août 2012. AFP/Stephane De Sakut...


Andry Rajoelina, président malgache de la transition,  lors du 32e sommet de la SADC, Maputo, le 18 août 2012.
Andry Rajoelina, président malgache de la transition, lors du 32e sommet de la SADC, Maputo, le 18 août 2012.
AFP/Stephane De Sakutin

Marc Ravalomanana a annoncé, le 12 décembre dernier, qu'il ne se présenterait pas à la prochaine élection présidentielle prévue en mai 2013 à Madagascar. En revanche, après bientôt quatre ans d'exil, l'ancien Président souhaite rentrer dans son pays. Qu'en pense son adversaire, Andry Rajoelina, qui préside actuellement la transition ? Le numéro un malgache a rencontré Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, mardi dernier. A l'issue de cette rencontre, il était l'invité de RFI.


RFI : Il y a une semaine, Marc Ravalomanana a annoncé à Dar es Salaam qu'il ne serait pas candidat à la prochaine élection présidentielle. Est-ce un geste d'ouverture de sa part ?

Andry Rajoelina : C'est sa décision et ça n'engage que sa personne. Et je n'ai pas de commentaires à faire sur sa décision personnelle.

Du coup, est-ce que vous pourriez, vous-même, renoncer à être candidat à la prochaine élection présidentielle ?

En ce qui concerne ma candidature, je donnerai la primeur au peuple malgache. Je vais prendre une décision au moment voulu.

Et c'est à quel moment ?

Cela ne va pas tarder étant donné que le dernier jour de dépôt de candidature est le 8 mars. C'est à ce moment-là que nous allons prendre une décision, peut-être avant.
Pourquoi hésitez-vous ?
Il y a deux contextes justement, sur le plan national et sur le plan international. Sur le plan national, étant donné que 70% de la population a moins de 30 ans, le peuple malgache a besoin d'une personnalité patriote. Sur le contexte international, c'est autre chose parce que effectivement, il y a la SADC [Communauté de développement d'Afrique australe ndlr], qui essaye de me convaincre justement à renoncer pour les prochaines élections présidentielles.

Vous hésitez mais il y a deux ans et demi, vous aviez dit publiquement, que si Marc Ravalomanana n'était pas candidat, vous ne le seriez pas non plus.
En politique, c'est toujours en mouvement, ce n'est pas du tout statique mais ça évolue selon le temps.
Marc Ravalomanana renonce mais il souhaite rentrer dans son pays pour aider à la reconstruction de Madagascar. Qu'est-ce que vous en pensez ?

J'en ai fait part au responsable de la SADC. Je l'ai toujours dit, le retour de l'ancien président à Madagascar avant le processus électoral pourrait engendrer des conséquences inimaginables.

Est-ce qu'on peut imaginer que Marc Ravalomanana rentre dans les semaines qui viennent et que les élections se tiennent comme prévu au mois de mai prochain ?

Il y a un risque énorme et les conséquences seront inimaginables. Vous savez, en trois ans de transition, l'ancien président, selon le rapport de la gendarmerie, a concocté trois coups d'état qui ont échoué, trois coups d'état militaires, sans parler des attaques personnelles et individuelles, [notamment contre] moi-même qui avais eu une attaque à la bombe sur mon véhicule. La question qui se pose est : est-ce que ce retour, s'il se fait, ramènera la stabilité à Madagascar ? Est-ce qu'on pourrait imaginer qu'il y ait des élections dans la paix dans le cas où l'ancien président rentre à Madagascar avant les élections ?

C'est-à-dire que même s'il renonce à être candidat, vous continuez de vous opposer au fait qu'il puisse rentrer librement ?

Je ne m'oppose pas. C'est à la SADC d'en décider.

Est-ce que cela veut dire que pour l'instant, si Marc Ravalomanana rentre, il est toujours menacé d'être arrêté ?

La justice est indépendante. Et l'ancien président a été condamné par la justice malgache.
En fait, vous n'avez pas confiance dans sa parole quand il dit que, s'il rentre, il ne se présentera pas ?
C'est une question que tout le monde se pose aujourd'hui. Vous savez en 2002, l'ancien président a signé un accord à Dakar quand il y avait eu un conflit sur des élections présidentielles qui opposaient justement l'ancien président et l'amiral Didier Ratsiraka, qui s'est exilé ici à Paris. A ce moment-là, c'était le président sénégalais qui menait la médiation à Madagascar entre les deux protagonistes. Ils se sont serrés la main. Ils se sont embrassés à l'issue d'un accord disant que l'on devait organiser un deuxième tour des élections présidentielles à Madagascar. Mais une fois arrivé à Madagascar, l'ancien président Ravalomanana a dit qu'il a été élu au premier tour ! Donc il a renié sa parole. Il a renié sa signature au détriment du peuple malgache.

Et aujourd'hui, vous craignez une nouvelle ruse de sa part ?

La question que je me pose est : peut-on faire confiance à l'ancien président Ravalomanana ?

En 2009, les militaires ont joué un rôle clé dans le départ de Marc Ravalomanana. Est-ce que ce ne sont pas surtout eux qui refusent son retour et qui font pression sur vous-même pour qu'il ne rentre pas ?

Nous, on veut que la paix et la stabilité règnent à Madagascar. Et il est de mon devoir justement de garantir un processus électoral dans la sérénité.

Avez-vous peur de la popularité de Marc Ravalomanana ?

Durant ces trois dernières années, les partisans de l'ancien président n'ont cessé de manifester. Ils sont au nombre de 300 tous les jours qui essaient de manifester. Ce n'est pas du tout une question de popularité. C'est une question de principe et surtout une question d'homme.

Si, malgré tous les gestes de votre prédécesseur, vous vous présentez à la prochaine élection, est-ce que vous ne risquez pas de couper Madagascar de toute la communauté internationale et d'enfoncer votre pays dans la crise ?

Madagascar est un pays souverain. Il y a beaucoup de pays dans le monde qui décident de ne pas travailler avec tel ou tel pays. Par exemple, il y a l'Iran : les Etats-Unis ne vont jamais travailler avec l'Iran même si le président de l'Iran a été élu au suffrage universel par son peuple. Donc ça appartient aux Etats de décider de travailler ou pas avec Madagascar ou avec le président.

Quand Laurent Fabius vous dit que vous êtes très jeune, que vous pouvez passer votre tour en 2013 et vous présenter en 2018. Que répondez-vous ?

Je dis que cela demande une réflexion assez profonde. Je n'ai pas de réponse à donner à cela immédiatement.
Par RFI
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