Le succès de Free Mobile ne se dément pas (Crédits photo: François BOUCHON/Le Figaro) L'opérateur a réussi son pari. Il a gagné encore ...
Le succès ne fléchit pas pour Free Mobile. Après un démarrage sur les chapeaux de roues, où il avait gagné 4% du marché mobile en 80 jours, il poursuit sur sa lancée. Le trublion des télécoms détenu par Xavier Niel a encore gagné 1 million de nouveaux abonnés mobiles au deuxième trimestre, ce qui porte désormais son parc total à 3,6 millions d'abonnés, soit 5,4% du marché français. Le chiffre d'affaires généré par ces nouvelles activités a été de 320 millions d'euros sur la période.
Le succès du mobile, par un effet de halo, entraîne également un pic de ventes sur le fixe et laFreebox: Free a gagné 334.000 abonnés haut débit sur le semestre (300.000 si on ajoute la marque Alice). En effet, quitte à changer d'opérateur dans le mobile, et pour bénéficier de tarifs encore plus avantageux, certains clients n'ont pas hésité à basculer leur abonnement Internet. Avec 54% de parts de marché des recrutements sur le haut débit, Free est en tête du marché.
«Commercialement, nous avons fait un carton sur les deux terrains fixe et mobile, s'est réjoui Maxime Lombardini, directeur général d'Iliad, maison mère de Free. Le succès continue: les chiffres sont bons et la dynamique demeure».
Financièrement, Free enregistre une hausse de 40% de son chiffre d'affaire à près de 1,5 milliard d'euros. Certes, le résultat net baisse de 45% à 80 millions d'euros avec le lancement du mobile mais il reste largement positif. Le démarrage du mobile et la croissance sur le fixe n'ont pas porté atteinte à la solidité financière de l'entreprise: au 30 juin 2012, le groupe affichait une liquidité de plus de 1,5 milliard d'euros. Iliad reste l'un des opérateurs les moins endettés en Europe.
Free a rendu 2 milliards d'euros aux Français
Sur le mobile, l'arrivée de Free a eu trois effets. Primo, un accroissement global du marché de 2 millions d'abonnés nouveaux. «Nos concurrents ne doivent pas seulement pleurer sur la baisse des prix mais regarder la croissance du marché», souligne Maxime Lombardini.
Secundo, les clients consomment davantage. «La consommation a augmenté ce qui est bien la preuve que les forfaits d'avant bridaient l'usage», observe Maxime Lombardini.
Tertio, il a fait baisser les prix. «L'association 60 millions de consommateurs a chiffré le gain de pouvoir d'achat à 7 euros par mois et par ménage lié à l'arrivée de Free. Si l'on compte 25 millions de ménage, Free a rendu aux Français 2 milliards d'euros de pouvoir d'achat. C'est sympathique!», affirme Maxime Lombardini. «Nos concurrents pleurent mais ils ne vont pas si mal. Effectivement les prix se réajustent mais nous ne mettons pas le marché en faillite. Ils dépensent moins en frais commerciaux et rendent plus aux consommateurs, mais le marché croît», poursuit-il.
Free en revanche s'est refusé à dire quelle part de son trafic passe sur le réseau d'Orange. «Le déploiement du réseau progresse bien. Nous avons investi un peu moins de 500 millions d'euros au premier semestre sur l'ensemble du groupe, fixe et mobile», indique Maxime Lombardini.
Martin Bouygues a vivement critiqué mercredi l'itinérance dont profite Free sur le réseau d'Orange, et a écrit à tous les parlementaires pour y mettre fin le plus vite possible. «La vision change avec ses intérêts. Le point de vue n'est pas cohérent entre le mobile et le fixe, où il n'est pas gêné de s'installer en coucou sur le réseau de SFR ou Numéricable. Dans le mobile, pourquoi y aurait-il une ardente nécessité à dépenser autant qu'eux aussi vite? C'est absurde on ne peut pas avoir les mêmes conditions que l'oligopole qui s'est développé pendant 20 ans» lui répond Maxime Lombardini.
Marie-Cécile Renault
Source : lefigaro.fr
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