Excellences, Mesdames et Messieurs Honorable Assistance Voilà plus de soixante ans que le monde célèbre chaque année la Journée In...
Excellences,
Mesdames et Messieurs
Honorable Assistance
Voilà plus de soixante ans que le monde célèbre chaque année la Journée Internationale de la Douane. C’est donc pour moi un réel plaisir de m’associer à l’ensemble des chefs d’État du monde pour marquer cette journée.
Comme je l’ai dit ici-même l’année dernière, j’ai- voulu, par ma présence à cette cérémonie, marquer l’importance toute particulière que j’attache à l’administration des douanes.
A cette occasion, je voudrais tout d’abord, remercier les organisateurs de cet événement.
Je voudrais ensuite, saluer le travail colossal, entrepris par le Ministre des Finances, le Directeur Général des douanes, l’ensemble des agents de cette Administration et tous nos partenaires au développement pour faire de la douane une source de fierté et d’espérance.
J’apprécie à sa juste valeur, la qualité de la coopération qui existe entre les douanes comoriennes et l’Organisation mondiale des douanes grâce à laquelle cette Administration a su élever son niveau de compétences pour mieux faire face aux enjeux du moment.
De même, notre coopération bi et multilatérale, avec les pays amis, les organismes et les institutions partenaires traditionnels des Comores, a permis de renforcer les capacités de nos cadres et agents des douanes. Comme beaucoup d’entre vous, j’ai l’intime conviction que la Douane, reste un levier économique essentiel.
Elle est au centre des échanges et de l’attractivité de l’investissement et constitue un pilier principal de la politique du Gouvernement, aussi bien en matière budgétaire qu’en matière de régulation de l’activité économique.
Mesdames et Messieurs,
La Journée Internationale de la Douane est pour notre pays, comme pour l’ensemble des pays membres de la communauté douanière, une opportunité annuelle, qui nous permet de procéder à une analyse rétrospective des actions engagées.
C’est de cette analyse que nous pourrons dégager de bonnes perspectives, afin d’améliorer les performances financières et fiscales et la qualité des services de l’Administration douanière. Je salue ainsi le thème retenu pour cette Journée Internationale des Douanes 2018 : « Un environnement commercial sûr au service du développement économique ».
Cette thématique inclue les réformes à entreprendre en urgence pour améliorer les conditions de vie de nos concitoyens, étant donné que l’essentiel de notre activité économique est liée au commerce. J’ose espérer que les prochaines Assises Nationales et les discussions qui vont y prévaloir, apporteront entre autres, les réponses appropriées aux défis liés à l’environnement du commerce de notre pays.
En effet, l’assainissement de cet environnement favorisera la création de richesses, renforcera les initiatives privées et offrira des gains de compétitivité à nos opérateurs économiques car il n’est de meilleurs richesses que les hommes.
Alors que notre pays est dans une perspective de réduction de la pauvreté et dans une logique d’émergence, nous avons opté pour les politiques d’intégration régionale car elles facilitent les échanges et favorisent la réduction de l’incidence de pauvreté et l’amélioration du bien-être des populations.
L'appartenance de notre pays à la COI, à la COMESA et sa récente adhésion à la Communauté de développement d'Afrique australe (SADEC) et donc à l'Union douanière d'Afrique australe, constituent à cet effet, des atouts très importants ;
L’intégration de notre pays au sein des ces organisations, lui permet de mieux progresser et d’évoluer dans un cadre régional propice à la compréhension, à la solidarité entre les États membres, et à la mise en œuvre de leur priorité, afin d’élaborer un langage commun face aux États du Nord et faire face avec efficacité à la mondialisation.
Honorable assistance,
Permettez-moi ici, d’aborder avec gravité, un phénomène mondialement répandu et en expansion et qui reste endémique dans notre pays, celui de la corruption. La corruption qui se pratique à des degrés divers aux Comores et ailleurs, mine tous nos efforts et constitue un frein majeur au développement.
La corruption ce sont les pots-de-vin, la fraude, l’extorsion, le favoritisme, le détournement de fonds, les surfacturations et les conflits d'intérêt. Ce sont aussi les abus de pouvoir dans l’Administration, la cession fictive de biens de l’État et les autres transactions occultes.
La corruption cause des pertes de recettes fiscales et, par conséquent, réduit les programmes sociaux au détriment des classes les plus défavorisées et le maintien d’une mauvaise gestion. La corruption mine la gouvernance de l’État, diminue l’efficacité de la police, de justice, de l'administration pénitentiaire créant ainsi, une insécurité tant politique que juridique. Elle cause une perte de confiance des citoyens dans leurs institutions publiques, a un impact négatif sur la vie démocratique et constitue un message négatif aux opérateurs économiques intérieurs et extérieurs.
La corruption déstabilise le jeu des acteurs économiques des entreprises.
En un mot, la corruption met en danger notre cause politique, l’émergence de notre pays.
Vous comprendrez alors pourquoi, nous allons engager une lutte implacable contre la corruption.
Chez nous, nous avons tendance à l’imputer et à l’endosser aux seuls douaniers dont l’image est souvent ternie, et je le comprends parfaitement.
Certes, les cadres et les agents des douanes, doivent œuvrer pour redorer cette ancienne image, envoyer un signal fort et s’engager avec zèle dans la lutte que nous allons engager.
Toutefois, la corruption ne les concerne pas qu’eux seuls. Elle concerne toutes nos institutions et tout le monde. Elle concerne aussi bien l’homme politique, le fonctionnaire, le cadre d’entreprise, que le médecin ou le jury. Ainsi, la lutte contre la corruption sera longue, semée d’embûches mais nous y parviendrons, par le respect de la Loi et des règlements, la culture de la transparence, des mécanismes de contrôle et de justice financière.
Cette lutte sera certainement douloureuse car elle est endémique et concerne aussi bien la base que les plus hautes sphères des domaines publics et privés. Mais nous devons mener cette bataille et la gagner.
Nous avons tous le devoir de nous atteler à l’éradication de ce fléau.
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi ici, comme à chaque fois que l’occasion m’en est offerte, de réaffirmer la détermination du Gouvernement à poursuivre la politique engagée pour inscrire notre pays parmi les pays émergents, à l’horizon 2030. L’émergence des Comores, ce n’est pas une utopie et encore moins un slogan. Mais il faut d’abord y croire.
Nous sommes à la croisée des chemins. Notre pays a rendez-vous avec son destin. Pour lui permettre de franchir cette nouvelle étape de son histoire, nous devons alors, tous ensemble, faire face ensemble. lever les obstacles ensemble et, ensemble, trouver à chaque instant, les solutions adaptées à chaque contexte.
Les Assises nationales doivent nous permettre de repenser notre mode de gouvernance tant politique, sociale qu’économique, pour le mettre en adéquation avec notre ambition de faire de l’Union des Comores, un pays prospère où chacun portera avec fierté nos valeurs de paix, de cohésion et de solidarité.
Je me réjouis de la présence en masse de nombreux citoyens et notamment les jeunes, les femmes et les cades de ce pays, aux différents ateliers de réflexion qui ont précédés ces assises nationales convoquée entre le 05 et le 12 février prochains.
Permettez-moi de saluer nos frères et sœurs de Mayotte dont la présence aux ateliers et bientôt au grand rendez-vous des assises nationales, nous réconforte. Je leur exprime, une fois encore, la reconnaissance et la gratitude de la Nation.
Pour ma part, je reste lucide. Les Comoriens m’ont confié la destinée de ce pays sur la base d’un projet axé sur le développement et la recherche d’un mieux-être pour la population.
La politique engagée par mon Gouvernement est dans la droite ligne des exigences de ce mandat.
Les actions visibles que nous avons menées ces deux dernières années pour poser les jalons d’un réel décollage économique nous démontrent qu’il n’y a pas de fatalité et que nous sommes capables de réaliser de grandes et belles choses pour notre cher pays.
Je comprends parfaitement, ceux qui, ayant eu à diriger le pays, tant au niveau des îles que de l’Union, ont besoin aujourd’hui de lunettes, voire, de grosses loupes pour les voir mais ils ne les retrouvent pas. Les comoriens ne sont ni myopes ni aveugles. Ils savent reconnaitre les bienfaits qu’Allah leur donne et les apprécier. Oui, Mesdames et Messieurs, nous sommes capables de réaliser de grandes et belles choses pour notre pays.
Il suffit d’y croire, de croire en nous-mêmes et de mener une action déterminée, alliée à un dialogue franc, sincère et permanent avec tous les acteurs de la vie politique, sociale et économique de notre pays.
J’ai l’intime conviction que l’action et le dialogue constituent, Mesdames et Messieurs, le véritable tremplin du renouveau de notre pays.
Je voudrais alors terminer mon propos, en tendant, une fois encore, une main fraternelle à tous les patriotes de nos quatre iles et à toutes les personnes éprises de changement, pour dépasser les clivages, les intérêts et les calculs politiciens afin de faire prévaloir l’intérêt supérieur de notre pays et répondre aux aspirations du peuplecomorien.
Vive l’Union des Comores,
Vive la république et vive la solidarité et la coopération internationales
Je vous remercie
Beit Salam