On peut aller à Canossa et revenir paré des attributs de la gloire (anglaise) de Waterloo. Ainsi d’Aboudou Soefo qui a négocié la tournante...
On peut aller à Canossa et revenir paré des attributs de la gloire (anglaise) de Waterloo. Ainsi d’Aboudou Soefo qui a négocié la tournante et qui n’a aucun mal à la présenter comme un succès authentique même s’il souhaiterait son abrogation…Lisez ici ce qu’il a écrit à ce sujet sur facebook
"La tournante : parlons -en"
Il est facile, trop facile de s'en prendre à la tournante et à ceux qui l'ont validé il y a 18 ans. Tout comme ce n'est pas l'idéal pour notre pays de s'être vu amputer d'une partie de son territoire depuis plus de quarante ans. Tout comme il n'est pas du souhait des Coréens de voir leur pays partagé en deux depuis plus de 60ans.
Certains fustigent le Président Azali pour n'avoir pas initié un débarquement militaire à l'époque pour mettre un terme à la sécession d'Anjouan. Comment allait-il avoir la caution et le soutien de la communauté internationale, lui qui était au banc des accusés pour avoir pris le pouvoir par la force. Sans oublier que feu Pdt Taki Abdoulkarim l'a initié sans succès. Sans oublier que Taïwan ne serait pas resté séparé de la Grande Chine Populaire s'il suffisait de régler le problème par le seul recours à la force.
On ne peut pas apprécier une situation politique sur le plan historique sans la placer dans son contexte.
Lorsque le 1juillet 1999 le Pdt Azali initiait son processus de réconciliation nationale par la rencontre avec le Colonel Abed à Fomboni, la délégation anjouanaise à refusé de mettre ses pieds au palais de Bonovo, le considérant comme un symbole de l'Etat. Lors des débats au niveau du Comité de Suivi, la délégation du pouvoir que j'ai eu l'honneur de conduire a réussi à mettre un terme à la revendication anjouanaise de " Union des états " suite à un combat intense.
La volonté de parvenir à la paix et à la réconciliation nationale conjuguée au rapport de forces de l'époque à conduit à la validation du principe de la Tournante.
Faut-il la supprimer ? Personnellement, et c'est aussi la position du Radio, oui. À condition de réunir les conditions à cet effet. Et aujourd'hui nous estimons que les conditions ne sont pas réunies, à commencer par la mise en confiance des îles entre elles. La faute à qui ? À la mise en oeuvre de la Tournante par l'ensemble de la classe politique durant ces 15 ans d'exercice de la tournante.
Le fameux " yinu nde yatru " n'est acte nul part : ni dans la Construction de l'union ni dans les " loi fondamentale " des îles autonomes.
Nous pensons qu'il est possible de s'attaquer aux effets pervers induits par ce fameux " yatru ". Nous pensons d'ailleurs que c'est prioritaire. Car la suppression de la tournante n'a pas en soi comme corollaire la fin de" Yinu yatru ". Il importe donc à ce qu'on puisse rassembler les conditions nécessaires à un débat serein et sans tabou."