Opinion libre - “ Nous ne pourrons pas être stable et en paix avec nous même, si un député de Mohéli qui passera son temps à servir ce pays...
Opinion libre - “Nous ne pourrons pas être stable et en paix avec nous même, si un député de Mohéli qui passera son temps à servir ce pays aura moins de chance d'accéder à la magistrature par rapport à un Mgazidja vivant à l'étranger”.
Nous avons, Dieu merci, les plus belles îles du monde. Un archipel riche en flore et en faune et faisant bien parti des îles les plus vieilles de cette planète. Les caractéristiques de sa faune et de sa flore reflètent de cet originalité unique et rarement appréhendée ailleurs. On dit que les cailloux utilisés par le roi Salomon pour bâtir le Mur de Lamentation à Jérusalem en Palestine auraient prévenus de ces îles .
C'est chez nous d'ailleurs, sous nos eaux , que l'un des rares poissons qui ressemblent aux ancêtres aquatiques des vertébrés terrestres dont l'homme, s'est domicilié. Notre équipe nationale de soccer porte avec fierté ce jolie nom de Coelacanthe. La pauvreté permanente aux Comores n'est pas donc le résultat naturel d'un paysage hostile aux efforts divers nécessaires; “ Il n’y a rien qui pousse sur ces îles qui n’a pas de valeur dans le global market”.
Chacun de nous est conscient, du fait que, notre présence sur la liste des pays les plus pauvres de la planète n’est autre que la résultante globale des courtes visions, des mauvaises décisions, d'une politique pauvre, de l'égoïsme , du mépris, du faible niveau de formation, de non maîtrise des outils de développement, de cette classe politique qui a eu et/ou qui a encore à gérer ces îles depuis 1975. Le changement 6 fois de la constitution et 5 fois de notre drapeau en moins de 40 ans témoignent que ces élites politiques ne sont pas adaptés aux besoins réels de ce pays.
La crise politique de 1997 éclatée à Anjouan est la conséquence directe de cette incurie générale générée par cette gestion calamiteuse du pays. Il fallait attendre 10 ans pour que les Comores viennent à bout d'une façon définitive à cette crise. Parmi les acquis intrinsèques observés; il y a entre autre ce sentiment développé dès lors par l'ensemble des Comoriens d'appartenir à un seul pays; fini donc le feeling d’être un sous citoyen pour les uns ou d’être un privilégié d'office pour d’autres. Pour la première fois, un député ou conseiller d'une région quiconque pourrait se dire qu'en travaillant bien , en écoutant et en proposant des belles idées pour ce pays, il pourrait continuer à le servir. Oui le système de la présidence tournante assure cette possibilité, garantit une sorte de justice et récompense l'effort fourni par n'importe quel Comorien. C’est un système qui garantit d’une façon équiprobable la possibilité de service ce pays à tous ses enfants, quelque soit leurs endroits de naissance.
Nous sommes des Iles, nous sommes handicapés par cette mer qui nous sépare. Nos gouvernorats ne sont pas le résultat d’une délimitation effectuée par une décision politique. C'est notre nature qui la résulte. Nous devons accepter cette nature qui est a nous, l'adapter à nos besoins et vivre avec. La répartition de la population dans ces Îles suit aléatoirement. Nous devons refuser que l'île la plus grande et la plus peuplée soit d'office celle qui fournit les chefs d'etat de ce pays en raison de sa nature. Soyons honnête avec nous même. Acceptons nous, au lieu d'essayer de copier ailleurs aveuglement: nous sommes des Iles, notre tradition et notre culture font qu'on se definit entre nous par nos îles séparées naturellement par la mer. Faisons l'effort de reconnaître ce fait.
Aujourdhui en 2017, personne dans ce monde ne souhaite être citoyen d'un pays où existe des sous hommes en raison d’une institution injuste et inégale. Personne dans notre ère ne doit cautionner une instauration d’une sorte de suprématie naturelle des uns sur d’autres. On ne doit pas applaudire des luttes, en occident, contre la suprématie et les avantages systématiques “called white privilege” des blancs sur les minorités et cautionner aux Comores des avantages et une sorte de suprématie des Wa Ngazidja sur les autres qui apparaîtront après suppression de ce système tournant.
Remember : lors d'une élection générale en 1990, Djohar et Taki ont fini premiers. En 1995 lors d'une autre élection générale: Taki et Abbas ont aussi fini premiers. L explication de ces résultats n’est autre que la répartition de la population dans ces Îles. L'île la plus grande et la plus peuplée aura 2 fois sur trois de chance d’imposer le chef de l'état du pays. Azali Assoumani pour ses intérêts et les intérêts de sa famille, essaie de supprimer la présidence tournante. Il a finit par l'avouer lui même. Il ne veut pas mettre en place la cour constitutionnelle pour ne pas attribuer à Mohéli la place de la présidence de cette cour comme elle veut la règle. Il a sorti Djaza en prison et il l’a reconduit sur la tête de la fameuse CENI à 104%. Il a lui même l'expérience des résultats à 100%. Rappe que lors de son premier mandat, il a été élu à 100%. Donc, tous ces signes prouvent devant nos yeux qu'il ne s'attend pas à un référendum démocratique où le peuple aura à s'exprimer. Le Zimbabwe vient de chasser leur vieux Mougabé, il sera horrible que nous acceptons qu’un petit frère à lui s’installe dans nos Îles.
Il est temps alors que les élites de Ngazidja, la nouvelle génération et le VP Djaffar fassent comprendre à Azali, qu'un pays où une partie de la population est privilégiée par nature par rapport à d'autres n'est pas un pays vivable et donc ne serait jamais prospère. Supprimer la tournante revient à faire naître des sentiments d'injustice justifiée, revient à créer des hommes et des sous hommes dans un même pays, revient également à instaurer des instabilités et compromettre la paix sociale.
Supprimer la tournante c'est directement donner la possibilité qu'un député ou gouverneur de Mohéli qui a concentré sa vie à la politique ait une chance quasi nulle d’occuper la magistrature suprême qu’un nouveau venu mais ayant né dans un grand mégalopole de Ngazidja. Peut on espérer développer ce pays avec cet injustice? Je ne crois pas.. Je refuse aussi, pour l'instant, d'admettre que le silence qui s'observe chez les élites et agitateurs de Ngazidja face à ce crime qui se dessine, soit une sorte de laisser aller offerte à Azali. Qu’on se le dise vrai: les bénéficiaires d'une surpression de la Tournante seront les wa Ngazidja..Et à ce titre, ils ont l’obligation de faire comprendre à ce putschiste qu'être avantageux d’un système injuste n'a rien de fierté.
Je finis par faire deux petits rappels: 1-La tournante n’a pas introduit la propriation du pouvoir “inu deya Tchu”: Après l'élection de 1990, Djohar instaura la gendrocratie ; les bénéficiaires des nominations étaient issues de sa famille de Mitsamihouli, de Domoni Anjouan et de Chuani Hambou..En 1995, Taki transformera sa ville ou même sa région en Rahmaniland où même des éboueurs de France originaires de cette région ont été appelés pour aller occuper des postes de responsabilités.. Alors soyons honnête; la tournante est indépendante des mauvais caractères de ces politiciens.
2-Les USA Etats Unis, plus grande démocratie au monde, a le même problème de répartition de sa population que nous. Ce grand pays n'a pas adopté le suffrage universel en raison de la répartition inéquitable de sa population dans ses 50 états. En effet, pour empêcher que ses états les plus riche et plus peuplés comme la Californie, le Texas, la Floride, le New York, le Massachusett entre autre n'imposent d'office le président de ce pays au détriment des 40 autres, il a adopté dans sa constitution la notion des grands électeurs. Ainsi, un président Américain peut être choisi par la minorité de la population; Trump est le bon Exemple. C’est pour répondre aux incultes et autres ignares qui n’ont aucune vision que la France, qu'un pays peut être démocratique tout en adoptant le système d'élection qui correspond au mieux à la répartition de sa population.
Abdou-Alhakim Mohamed Toihir (Abdou Mohamed on Facebook)