Selon le communiqué du Conseil du gouvernement, « le Premier ministre a d’emblée fait remarquer que ce sujet commence à basculer sur le ter...
Selon le communiqué du Conseil du gouvernement, « le Premier ministre a d’emblée fait remarquer que ce sujet commence à basculer sur le terrain politique ».
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Comme il fallait s’y attendre, l’épidémie de peste qui sévit actuellement à Madagascar a figuré à l’ordre du jour du Conseil du gouvernement qui s’est tenu hier à Mahazoarivo. Selon le communiqué officiel, « le Premier ministre a d’emblée fait remarquer que ce sujet commence à basculer sur le terrain politique ». C’est certainement la raison pour laquelle, l’Exécutif favorise la communication politique dans la gestion de cette affaire qui touche le social. Attaqué de toutes parts pour la gestion de cette épidémie, le régime HVM opte pour le recours aux intimidations. Lalao Ravalomanana, Maire de la Commune Urbaine d’Antananarivo élue sous les couleurs du TIM et Elysée Ratsiraka, Maire de la Commune Urbaine de Toamasina élu sous la bannière du MAPAR, sont particulièrement pointés du doigt par le gouvernement « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara ».
Par ailleurs, d’après le rapport du Conseil, « Le ministre de la Santé publique, Andriamanarivo Mamy Lalatiana a rapporté au Conseil que la traque des individus malintentionnés, semant la psychose généralisée sur Facebook avec de fausses informations, va se poursuivre ». En effet, d’après les informations, un homme de 49 ans, ayant publié l’information selon laquelle 40 personnes atteintes de la peste ont succombé à l’hôpital d’Ambohimiandra, aurait été arrêté du côté de Manjakaray. Si l’on se réfère à la déclaration du ministre de la Santé publique, d’autres « facebookers » sont aussi dans le collimateur du gouvernement et risquent de suivre le même sort. Au cours d’une interview, il a également lancé une ferme mise en garde contre les journalistes.
Panique. Nul n’ignore pourtant que le manque de transparence et l’inexistence d’informations officielles sur cette épidémie a provoqué la panique générale notamment à Antananarivo et à Toamasina. Une situation qui a favorisé les rumeurs et la diffusion de bilans erronés sur les réseaux sociaux. Alors que la peste a déjà fait des ravages depuis le 1er août, le gouvernement, particulièrement le Ministère de la Santé publique qui a toujours tenté de rassurer la population en annonçant que « l’épidémie est maîtrisée », n’a fait une communication officielle que le samedi 30 septembre dernier, suite à la mort de l’entraîneur de l’équipe seychelloise de basket. Si la situation a réellement été maîtrisée, pourquoi le dernier bilan publié hier par le Ministère de la Santé publique fait état de 169 cas traités et de 30 morts ?
Quoi qu’il en soit, l’on a pu remarquer depuis hier que même si certains ministres concernés, en l’occurrence la ministre de la Population Onitiana Realy, semblent jouer la politique de la discrétion par rapport à cette affaire, le gouvernement a quand même réussi à améliorer la gestion de la communication relative à cette épidémie de peste. Bon nombre d’observateurs estiment également qu’en s’attaquant aux internautes, le régime HVM se trompe de cible. Depuis le week-end dernier, la Grande Ile fait la Une de la presse étrangère, entre autres, Le Parisien, Europe 1, Outre-mer 1re, France info, Jeune Afrique, France 24, l’Echo Touristique… Au lieu de renvoyer la responsabilité aux autres, les tenants du pouvoir devraient adopter une stratégie plus efficace pour éradiquer cette maladie.
Publié par Davis R ©midi-madagasikara.mg - Photo et titre ©La rédaction