Citoyenneté économique: Les charlatans de RIDJA
Ce matin, en parcourant la toile, mon attention fut attirée par le titre d'un article « Le compte TR0044 de la banque centrale des Comores » dont voici l'article en capture d'écran :
La mise en forme de l'article est bien soignée et vise à donner à celui-ci les allures d'un scoop. La volonté de manipuler l'opinion est évidente avec une telle forêt de chiffres à donner le vertige qui se conclut par cette phrase « Il y a anguille sous roche ». Mais avec un certain bon sens on s'y retrouve malgré une présentation maladroite et fantaisiste. A cet effet, les internautes peuvent prendre connaissance des informations contenues dans l'article « Dossar prêt à être entendu par la cour des comptes » daté de 2013 pour avoir les éléments de confrontation nécessaires et dont voici le lien :
Tout le monde peut noter que la volonté de manipuler des chiffres pour frapper les esprits est telle que la cohérence de ces derniers est laissée de côté. Dans l'article de RIDJA, on peut lire : « Le FMI a estimé que durant l'année 2011, l'Etat a perçu au titre des fonds provenant de la citoyenneté économique, soit environ 205,6 millions USD représentant 8 milliards 224 000 000 fc». On remarque ainsi que 205.6 millions USD est une somme énorme bien plus supérieur à 8.224 milliards de fc. Manifestement chez RIDJA, on a un problème mathématique de conversion des chiffres et on comprend mieux ce que l'on entend souvent concernant Larifou qui manque de rigueur dans son travail d'avocat.
Dans l'article de Dossar, le programme visait une rente de 200 millions de dollars en échange de 4000 titres cédés à des familles bédouines. Selon l'ancien ministre, le programme a été réalisé à 42.5% avec seulement 1700 titres vendus au moment où il quittait les finances en mai 2011. Il parle d'environ 29 milliards sur les 67 milliards du programme. Le RIDJA peut-il citer la source de la banque mondiale faisant état de 205.6 millions perçus en 2011 ? En se basant sur les déclarations de Dossar, le reste du programme est censé être réalisé par le régime Ikililou et très certainement RIDJA aidera les comoriens à voir ce qui s'est passé avec les 57.5 du programme restant.
Si en fin 2011, les sommes déjà perçus avaient atteint les 205.5 millions USD comme le prétend RIDJA, cela voudrait dire que le programme a été soldé à plus de 100% à cette date. La loi sur la CE telle qu'elle était disposée dans son volet financier devrait donc être largement exécutée. Rappelons que dans sa disposition temporelle et ponctuelle, cette loi était devenue caduque en fin 2010. Il est établi que 2012 et 2013, selon même les termes de la BM et du FM, sont des années budgétaires exceptionnelles du fait des apports massifs des capitaux résultant de la CE et on se souvient tous du mythe MAMADOU MLIVA (régularité des salaires). Est-ce cela voudrait dire d'après la présentation de RIDJA que le régime Ikililou était passé à un autre programme secret ? RIDJA peut-il justifier de l'existence de ce programme par la trace de la loi l'ayant mis en place ou s'agit-il tout simplement des 57.5% du reste du 1er programme qui se réalisait de manière tardive et illégale d'ailleurs ?
Au-delà des questions soulevées, l'article de RIDJA confirme les éléments déjà en notre possession. Dans sa conférence du 18 avril 2013, Sambi a fait état de recettes dérisoires tirées de cette loi en 2009 et en 2010 : Quelque chose comme 1.8 milliards et 2.9 milliards pour les deux années respectives alors que le montant total visé par la loi était de 67 milliards. Les chiffres donnés par l'article de RIDJA que je vous cite : « 2 632 281 938 FC en 2009 et 1 091 000 000 FC en 2010 » sont globalement concordants.
En observant d'assez près les éléments, on peut noter quand même un gap de 5, 6 milliards incombant à Baschar Kiwan. Mais là aussi, comment Ridja peut-il vouloir expliquer la gestion de la totalité de la manne de 67 milliards en ramenant tout au seul gap de 5.6 milliards concernant ce dernier ? Je connais la réponse de Larifou sur cette question puisqu'il y a un peu de 3 ans, nous avons eu un échange sur le sujet, mais je voudrais qu'il la communique au grand public.D'autre part d'après l'exposé de Dossar, le gap de Baschar a été déjà dénoncé sous le régime Sambi (Baschar est arrivé aux Comores avant l'arrivée de Sambi au pouvoir et il ne faut croire qu'il a eu la complaisance de celui-ci… Le refus de Sambi de lui permettre d'exploiter la téléphonie mobile avant la livraison de 4 petits ports est très éloquent de ce point de vue). Qui devait continuer à dénoncer le gap et à poursuivre Baschar ? Est-ce sont les autorités sortantes ou celles qui ont la relève du dossier ? A ce jour, l'Etat comorien peut toujours poursuivre Baschar (Mais attention, dans cette affaire, on va peut-être vite glisser dans un contentieux commercial…).
Les inexactitudes et les incohérences de cet article sans doute publié sous l'autorité de Larifou relèvent du truisme et on se rend compte encore une fois celui-ci ne maîtrise aucunement ce dossier et il s'en empare de temps en temps pour alimenter un discours politique en manque d'inspiration.
Comment a-t-il pu faire l'éloge de Sambi ici si sous son règne, il y avait des crimes économiques pour reprendre sa terminologie, alors qu'il déclare en croisade permanente à ceux-ci ?
D'ores et déjà, on peut s'interroger sur le sérieux et l'efficacité d'une commission parlementaire d'enquête qui est allée chercher une expertise chez un homme qui fait preuve de méconnaissance du dossier, de manque de rigueur et d'incohérences flagrantes dans la vision et présentation des choses. Les comoriens ne sont pas prêts de connaître la vérité sur la gestion de la loi sur la CE et le trafic sauvage et parallèle, faute de souci de vérification de la conformité dans l'application de la loi, continuera à prospérer et nos compatriotes n'auront pas fini de voir ces images.
Nous ne sommes pas sortis de l'auberge avec des charlatans comme ceux de RIDJA qui s'arrogent des postures qui ne sont pas les leurs….
AHMED Bourhane
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