Rompre avec le Qatar: L'erreur monumentale de l'Etat comorien
Sommes-nous devenus un État vassal de l'Arabie Saoudite? À la lumière de la rupture de nos relations avec le Qatar, on peut conclure que le gouvernement comorien est prisonnier de son alliance avec la Maison des Saoud.
Les Comores se comportent honteusement en mercenaires diplomatiques au service du plus offrant. Depuis quelque temps, notre politique étrangère au moyen-orient a été mise sous tutelle saoudienne. Nous l'avons vu lors de la crise avec l'Iran.
Totalement assujettie, notre diplomatie s'aligne de manière systématique sur les positions de Ryadh, sans réfléchir aux intérêts supérieurs de la nation comorienne.
Le Qatar est l'un des plus grands investisseurs aux Comores. L'émir du Qatar est l'un des rares dirigeants arabes a nous avoir fait l'honneur de visiter notre pays. Pour l'occasion il fit un don de 20 millions de dollars.
Les Qataris ont investi des millions dans le secteur touristique, l'hôtel Retaj à Moroni est là pour en témoigner. Ils sont actionnaires de la nouvelle société nationale de pêche dont le capital initial est estimé à 23 millions de dollars.
Si l'on peut comprendre que l'on puisse rompre avec l'Iran dont on peut se passer de ses petites associations caritatives. On a du mal à saisir, comment peut-on se séparer d'un partenaire aussi précieux que le Qatar dont les millions investis créent des emplois dans des secteurs vitaux de notre économie.
Cette perte d'autonomie en matière de politique extérieure est une menace pour notre souveraineté. Il devient urgent de définir les grands axes de notre politique étrangère au moyen-orient. Souhaitons nous disposer d'une diplomatie indépendante ou nous fondre dans des alliances et des grands ensembles multilatéraux?
N'est-il pas mieux pour les Comores d'adopter une attitude neutre et un rôle de médiateur similaire au sultanat D'Oman? Un positionnement cohérent est essentiel sur la scène internationale. Nous devons garder notre capacité à dire non, lorsque cela va à l'encontre de nos intérêts.
Le gouvernement comorien doit rattraper le coup et adopter une posture de conciliateur entre l'Arabie Saoudite et le Qatar. L'État comorien pourrait briller sur la scène internationale en envoyant par exemple Sambi en mission de médiation pour tenter d'apaiser les tensions.
S'il réussit les Comores gagneront en prestige. S'il échoue notre pays gardera de bonnes relations avec les deux pays et sera respecté pour son rôle de modérateur. Par Comores Développement