Ca se murmurait. Dès le début de ce régime. Il se murmurait que le pouvoir en place voudrait procéder à un changement de la constitution. O...
Ca se murmurait. Dès le début de ce régime. Il se murmurait que le pouvoir en place voudrait procéder à un changement de la constitution. On m'avait même donné une année. 2018. Est-ce vrai ?
Et il y a eu la conférence du Ridja. Said Larifou a eu le mérite d'y être allé franco. Le parti dont il est le leader veut que soit « abolie » la tournante. On se rappelle qu'il avait soutenu la candidature de Sambi aux présidentielles en 2015, peut-être pour la même raison. Parlait-il seulement en son nom ? Nul ne pourrait le dire, en tout cas pas moi.
On m'a rapporté qu'il aurait appelé à des assises nationales, idée chère à Monsieur Ali Bazi Selim, qu'il aurait fait appel à ce dernier, qui on se le rappelle, a bataillé et bataille encore pour la tenue d'Assises suite à son désormais célèbre appel du 11 août 2015.
A cette idée, beaucoup ont applaudi. Plusieurs partis ont rejoint le Mouvement qui a suivi cet appel. Plusieurs partis. Une cinquantaine, si mes souvenirs sont bons, dans laquelle se trouvait le Ridja.
Il convient de rappeler que le précédent régime n'avait pas du tout adhéré à l'idée de faire des assises de bilan des 40 dernières années. Alors là, pas du tout. Ikililou, en tournant la boucle des 15 ans, en attendant le retour de Mayotte, aurait pu les organiser. Il s'y sera dérobé. Ce ne sera pas sa seule dérobade.
Ce qu'il convient ( aussi) de rappeler, c'est que la Convention pour le Renouveau des Comores, principal parti au pouvoir n'y avait pas non plus souscrit. Le parti de l'actuel président n'avait pas vu d'un bon œil l'appel de Bazi. Je me demande d'ailleurs si l'actuel président de la république a fini par le recevoir malgré plusieurs demandes formulées à cet effet.
Maintenant, question est de savoir si le Ridja « agit » seul. Ou si son cri a reçu l'écho de la présidence. Si sa conférence d'hier servait à tâter le terrain dans la perspective d'une prochaine assemblée constituante dans le but d'abroger la tournante.
J'imagine déjà les titres des journaux. L'Union sacrée contre cette constitution qui fait le lit du séparatisme. Un Front Républicain pour les « vrais patriotes ». Tous contre la constitution de 2001 et j'en passe.
Pour ma part, je trouve, pour parler grossièrement que la tournante n'est peut-être pas la meilleure des solutions (j'y suis même opposée). Mais tout sera une question de timing.
Attendre jusqu'en 2018 ou 2019 pour organiser la consultation, risquerait à l'inverse de faire le lit du séparatisme ce qui serait l'exact opposé du but recherché par le Mouvement Assises Nationales
Les tenants d'un changement de la constitution disent que comme c'est Azali qui est le père de la Tournante, seul lui peut décider d'y mettre fin. Peut-être. La seule façon selon moi, qu'il s'en tire sans trop de dégâts serait de la remettre en cause maintenant (il n'aura fait qu'une année) et ce faisant, de mettre en jeu son poste ( élections présidentielles anticipées). Quitte donc à ce qu'il se représente à nouveau (le temps est court, je vous le concède).
Mais attendre 2018 ou 2019 pour le faire, ne sera rien d'autre que faire le lit du séparatisme. A 2 ans de l'échéance présidentielle, ce serait suicidaire pour la nation comorienne. Le Bateau Comores a besoin de tout sauf d'un suicide. Ne serait-ce pour voir l'Emergence tant vantée.
Me revient cette phrase entendue de ses soutiens, avec quelques variantes : « si nous avons de l'énergie, des routes, un vrai hôpital de référence, je te jure Faïza, nous irons au-delà de 2021, sans problème ».
Et Anjouan alors ? « Ca passe ou ça casse ». Et c'est là qu'est censé intervenir le Front Républicain. Pas avant.
Tout est question de timing. Et le temps presse.
Par Faiza Soulé Youssouf
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