Être un enfant pauvre, un crime en Union des Comores
JE SUIS UN ENFANT PAUVRE ET J'AI DROIT À UNE ÉDUCATION
Les enseignants ont le droit de défendre leur droit et renoncer à leur salaire pour défendre leur droit est le principe de la grève. Bref s'il faut s'inquiéter aujourd'hui, c'est pour les élèves du public.
Oui il faut s'inquiéter pour eux car, bon nombre des enseignants en grève dans le public, continuent à donner des cours dans le privé (et là, je ne parle pas du cas où certains vont donner des cours dans le privé à des heures où ils sont payés pour enseigner dans le public).
Bref les enseignants continuent à gagner leur vie pour bon nombre d'entre eux. L'état va maintenir le calendrier des examens sans tenir compte du cumul de retard de ces gamins et pour cause, seuls les enfants des familles pauvres sont dans le public. Tous les fonctionnaires, du médiocre subalterne au plus haut gradé, ont leurs enfants scolarisés dans le privé.
Pourquoi avoir des scrupules ?
Être un enfant pauvre est devenu un crime en Union des Comores. Il y a quelques mois à peine, un élève du lycée public a reçu une balle dans l'abdomen. Une balle tirée par un agent dépositaire de l'ordre public. Un vice-président a saisi la télévision nationale pour se "féliciter" de la situation et en guise de justice, le militaire "sanguinaire" a eu une petite réprimande, à huis-clos, par son supérieur hiérarchique et le peuple comorien et les médias comoriens, tous ont fermé les yeux et la bouche.
Dans quelques semaines, on annoncera à la radio et sur ORTC les résultats du bac avec le traditionnel moins de 5% de réussite mais cette fois-ci, il y aura une particularité... les bacheliers seront tous des enfants riches parce que ce diplôme vient d'être interdit aux pauvres ! Et là encore, la population et les médias ferment les yeux et la bouche.
Pourquoi ?
Parce-que tous ceux qui ont les moyens de parler espèrent une petite miette du gâteau et, ne veulent froisser personne pour ne pas compromettre leur chance.
Demain commence le ramadhan aux Comores ! N'oubliez pas que nous aurons tous à répondre devant Dieu.
Ramadhan Kareem à tous !
©Daika Hamadi