« Ab-Aviation n’avait pas des créances avant l’arrêt du B737 »
Dans une interview parue dans notre édition de ce mercredi, le conseiller privé du président de la république, également membre de la commission chargée du contentieux Ab-Aviation/Anacm, a rassuré qu’après avoir consulté les bilans des années 2014 et 2015, et la situation de janvier à mai 2016 « la situation financière de Ab-Aviation est satisfaisante et ne devrait en aucun cas être la raison de l’empêcher de voler ». Si tel était le cas, pourquoi la compagnie laisse trainer des montagnes de créances auprès de ses partenaires ? Nous avons posé la question à Ayad Bourhane, patron de la boite.
« A l’arrêt intempestif du B737, on a perdu 70% de nos recettes. On a depuis un problème de trésorerie qui a effectivement affecté un peu nos finances mais en aucun moment le modèle économique de notre société n’a été remis en cause. On a fait la restructuration nécessaire en octobre pour adapter nos charges », nous confie celui dont le Boeing de 120 places a été cloué au sol le 15 septembre 2016 par l’Anacm.
Parmi les restructurations engagées, l’on nous a parlé de licenciement d’une partie du personnel, l’abandon de la ligne Moroni/Tana et la diminution du nombre de vols Moroni/Dar, et d’autres mesures visant à sauver les meubles. « Et derrière ça on a demandé à nos créanciers un plan d’acheminement de la créance. Mais en aucun moment, ces plans d’acheminement ne remettent pas forcement en cause la viabilité de la société » poursuit-il.
Sur les 134 millions de nos francs de redevances passager que sa société devait à l’Anacm, Ayad Bourhane soutient que les mois d’août, septembre et octobre 2016 représentent 90 millions. Il faut dire que le Boeing 737 de 120 cloué au sol le 15 septembre a été inauguré le 7 juin 2016. « La différence entre les 134 millions et les 90 millions ce sont les reliquats du protocole qui a été signé pour l’année 2015/2016. Mais avant on n’avait pas de créances », clarifie le DG. « Quand on exploitait le 737, on pouvait payer à l’Anacm jusqu’à 50 à 60 millions par mois. C’est normal que ça aille très vite ».
Pour ce qui est des autres partenaires telles l’Aimpsi ou la SCH, le directeur d’Ab-Aviation évoque les mêmes raisons que pour ce qui est de l’Anacm, insistant au passage que « Ab-Aviation n’a jamais eu des problèmes financiers avant » l’immobilisation du Boeing737.
Malgré les coups de boutoirs que lui inflige l’Anacm, Ayad Bourhane assure que sa société a une « situation financière solide ». Ce dont nous sommes certains, ses partenaires l’accompagnent dans cette crise.
Notons que sur ce feuilleton, La Gazette des Comores qui en parle souvent n’a jamais eu de cesse de solliciter l’Anacm pour s’exprimer. La dernière fois en date c’était hier mercredi quand nous avons demandé au directeur général par intérim de nous accorder un entretien. Aucune suite à notre requête. Peut-être leurs conseillers occultes le leur déconseillent-ils.
Toufé Maecha, La Gazette des Comores