Transports aériens :Pourquoi cet acharnement contre AB Aviation et Int’Air Iles ?
Si on compare ce qui est arrivé à la compagnie aérienne Comores Aviation Airline de Jean-Marc et ce qui est en train de se passer actuellement pour AB Aviation, on aura des fortes raisons de s’interroger sur l’acharnement dont est aujourd’hui victime cette dernière.
S’il y a des histoires éloquentes, celle de la compagnie aérienne fondée en 2006 et disparue en 2013, n’en est pas moins. Un des appareils d’AB Aviation est cloué au sol pour des redevances aéronautiques impayées.
Les préjudices subit sont énormes : « 7 millions de nos de perte chaque jour. » « Comment l’on peut demander de l’argent à quelqu’un, et en même temps lui priver de ses activités ? » se serait demandé le secrétaire général du gouvernement, avec lequel hier nous avons tenté en vain d’entrer en contact. En tout cas, cette histoire relance le débat sur l’entrepreneuriat aux Comores. Parlons de Comores Aviation. Cette compagnie dont le propriétaire n’était autre que l’actuel directeur de l’aviation civile (Anacm). Pourquoi la société a-t-elle mis la clé sous la porte ?
Les préjudices subit sont énormes : « 7 millions de nos de perte chaque jour. » « Comment l’on peut demander de l’argent à quelqu’un, et en même temps lui priver de ses activités ? » se serait demandé le secrétaire général du gouvernement, avec lequel hier nous avons tenté en vain d’entrer en contact. En tout cas, cette histoire relance le débat sur l’entrepreneuriat aux Comores. Parlons de Comores Aviation. Cette compagnie dont le propriétaire n’était autre que l’actuel directeur de l’aviation civile (Anacm). Pourquoi la société a-t-elle mis la clé sous la porte ?
Selon nos informations, la faillite de Comores Aviation a été due en partie par les immobilisations « intempestives » dont les appareils ont fait souvent l’objet. « Ca constitue un manque à gagner et engendre des gouffres à la société qui devra y faire face, » nous intime ce cadre de l’Anacm. Nous apprendrons dans la même foulée qu’à maintes reprises l’aviation civile avait mené la politique de la main tendue à Comores Aviation.
« Plus de deux fois » des accords d’épurement de ses dettes sur les redevances aéronautiques qui s’élèveraient à hauteur de 200 millions, auraient été signés, tout comme, soulignons-le, le demande aujourd’hui AB aviation à l’Anacm. « Malgré ces accords, elle (Comores Aviation, Ndlr) ne parviendra pas à s’acquitter de ses dettes, » poursuit nostalgique notre source qui estime que Comores Aviation a été dans un dépérissement inquiétant. « Le directeur de l’Anacm de l’époque a ordonné une inspection sur les comptes bancaires de la compagnie, pour connaitre les raison de son « incapacité » à s’acquitter de ses charges, mais cette décision fera l’objet d’une violente altercation entre les deux parties. »
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« Plus de deux fois » des accords d’épurement de ses dettes sur les redevances aéronautiques qui s’élèveraient à hauteur de 200 millions, auraient été signés, tout comme, soulignons-le, le demande aujourd’hui AB aviation à l’Anacm. « Malgré ces accords, elle (Comores Aviation, Ndlr) ne parviendra pas à s’acquitter de ses dettes, » poursuit nostalgique notre source qui estime que Comores Aviation a été dans un dépérissement inquiétant. « Le directeur de l’Anacm de l’époque a ordonné une inspection sur les comptes bancaires de la compagnie, pour connaitre les raison de son « incapacité » à s’acquitter de ses charges, mais cette décision fera l’objet d’une violente altercation entre les deux parties. »
D’un autre interlocuteur, nous apprendrons que c’est à cause de cette affaire que le directeur de l’Anacm sera suspendu de ses fonctions « par les manouvres de Jean-Marc qui aurait utilisé la notabilité. » En tout cas Comores Aviation, disparue en 2013, aurait laissé une ardoise de « près de 200 millions » à l’AMIPSI pour les redevances aéroportuaires, et «116 millions 900 milles » francs aux hydrocarbures pour le kérosène utilisé dans les trois appareils de la compagnie. Sans oublier les « 200 millions » de redevances aéronautiques. Comores Aviation mourra après l’affaire qualifiée d’ « arnaque » par la presse internationale, des 280 Français d’origine comorienne bloqués à Moroni en aout 2012. Toujours selon nos informations, c’est le directeur de Comores Aviation qui se serait engagé pour faire venir cet avion aux Comores les 18 et 25 juin (2012) « sans avoir pris les dispositions préalables pour assurer le retour des passagers. »
Si hier Comores Aviation bénéficiait de l’indulgence de l’Anacm pour pouvoir se remettre sur les rails malgré ce qui s’est passé, ce n’est pas le cas aujourd’hui avec AB Aviation dont la décente aux enfers (programmé ?) est plus qu’inquiétante. A la société des hydrocarbures, AB Aviation doit 38 millions de francs, 129 millions à l’AIMPSI et 224 millions 065 milles 476 francs à l’Anacm (la somme est contestée par la compagnie qui attend que les deux parties se concertent pour arrêter le montant définitif sur la base de laquelle elle sera appelée à payer les 50% en une seule fois.) Avec l’Aimpsi et les Hydro, AB Aviation, sur la base d’un protocole d’accord, s’acquitte de ses impayés sur une période qui s’étale à un an pour l’un, et trois ans pour l’autre, selon nos informations. Nous sommes en mesure d’affirmer que la compagnie respecte ses engagement, bien que difficilement.
Pourquoi il n’y a que l’Ancm qui refuse de coopérer malgré les recommandations des autorités ? Pourquoi Jean-Marc avait remué ciel et terre pour tenter de retarder le processus de l’arrivée d’Ethiopian Airline alors que sur l’affaire de la guerre de ciel entre Int’Air Ile et Air Austral, c’était un long silence de tombe de son coté ? Pourquoi la décision de clouer le Boeing 737 de AB a été aussi simple, rapide et, surtout, sans appel ? S'il était vrai que Jean-Marc compterait faire renaître de ses cendres sa Comores Aviation Airlines, pourrait-on dire qu'il agit de la sorte pour fragiliser les compagnies locales pour écarter de son chemin toute menace de concurrence ?
AB Aviation est plus que jamais fragilisée. Son Boeing 737 interdit de vol depuis le 15 septembre représentait 70% de ses activités. Pour garder l’entreprise à flot, la société a eu recours à un licenciement de 30% de son personnel. Aujourd’hui si on lui ampute encore d’un de ses deux appareils, que va-t-il se passer ?
Toufé Maecha, La Gazette des Comores