Mon médecin me ruine avant de m'obliger à me suicider!
Presque chaque médecin comorien a sa clinique privée et en fait un commerce juteux en exploitant la misère de ses patients qui, après les avoir ruinés, les oblige à se suicider. Oui, le suicide, par l'aventure vers Mayotte à bord des cercueils marins violemment appelé "Kwassa".
Grand nombre de ces médecins qui n'ont aucun compte à rendre et qui ne s'embarrassent point d'un soi disant "serment d'hypocrite" ont leur pharmacie, exigeant aux pauvres patients de s'approvisionner. N'ayant rien à donner, le pauvre malade qui vit le crépuscule de sa vie met en gage champ ou maison pour tenter la périlleuse aventure de l'île hippocampe. Certains meurent avant, en cours et après l'incertain voyage. D'autres sont tout simplement repris par la Police Aux Frontières. Et cela n'émeut personne.
Ni l'humanisme, ni l'éthique encore moins la raison n'incitent le médecin et le politique à réagir face à cette monstruosité. Il est difficile, dans cette jungle, de différencier le professionnel du charlalant. Un seul commun: la course à l'argent et la récupération du dernier centime du malade. Bétail, terrain, or, tout est bon pour notre médecin entrepreneur. Nombreux sont les malades qui, arrivés à Mayotte, présentent des diagnostics différents à ceux identifiés par nos médecins.
Cette vision sombre de notre état de santé renforce mon scepticisme sur les gros et beaux hôpitaux de Bambao Mtsanga ou Hombo. L'habit fait-il le moine? J'accuse les hommes et femmes en blouse de crime contre l'humanité. J'accuse l'Etat comorien de complicité doublée de la non assistance à population en danger. Les drames chroniques en mer en deviennent une fatalité et préparent nos citoyens à l'immoralité, à l'indifférence et à une capacité terrible à perdre la foi.
Messieurs les dirigeants, arrêtons le massacre en attaquant le mal à la racine. ©BEN ALI