Le Cadi de Mayotte implore Dieu pour que Le Pen devienne Chef de l’État français en 2017
A Mayotte, le grand chef des religieux musulmans adoube Marine Le Pen
Marine Le Pen, en visite à Mayotte, a été adoubée jeudi par des chefs religieux musulmans de l'île, dont le Grand Cadi qui a formé des prières pour qu'elle devienne présidente de la République en 2017.
Dans le cadre de sa campagne pour la présidentielle, Marine Le Pen avait souhaité rencontrer les cadis, ces responsables religieux musulmans qui jouent un grand rôle dans la société mahoraise, comme elle avait rencontré deux jours plus tôt l'évêque de La Réunion, lors de son déplacement dans l'île.
Le Grand Cadi et six autres cadis ont demandé à la leader frontiste, par l'intermédiaire d'un traducteur (les cadis parlent la langue locale, le shimaoré), que "leur rôle dans la lutte contre le fondamentalisme soit préservé". Il a également dit "implorer Dieu" pour que la présidente du FN devienne Chef de l’État en 2017.
A Mayotte, les 19 cadis de l'île dépendent depuis avril 2016 d'un service de médiation sociale au sein du conseil départemental, qui les rémunère.
"Vous avez un magistère spirituel, faut-il pour autant déléguer à un responsable religieux le soin de faire le travail de la République? Je n'en suis pas convaincue", a répondu Mme Le Pen, tout en se disant "convaincue que (leur) influence a permis de prévenir les dangers qui pèsent sur l'île en raison de l'abandon du rôle régalien de l’État".
"Je pense que la République doit remplir son rôle et ne pas transférer ce qui relève de sa responsabilité à des autorités religieuses", a-t-elle précisé devant la presse. Selon elle, "les religions ont un rôle dans le lien social, mais ce magistère doit rester spirituel".
La candidate à la présidentielle française a salué le fait que les cadis avaient sur son parti "une vision plus près de la réalité que la caricature qu'on fait de nous". "Je veux en finir avec les caricatures, nos adversaires nous ont décrits comme les adversaires de telle ou telle religion, et notamment de la religion musulmane. Je respecte toutes les religions", a dit Marine Le Pen.
"Mais je lutterai contre le fondamentalisme islamique", a-t-elle insisté. "C'est un adversaire commun avec le Grand Cadi".
La leader frontiste a également été reçue par le président de la chambre d'agriculture et celui de la chambre des métiers. Elle devait encore rencontrer plusieurs associations, avant de rentrer en France métropolitaine jeudi soir. Avec AFP et Public Senat