D’après une notice biographique (non signée d’ailleurs) publiée par Habari Za Comores ( A lire ici) , Abdelaziz Riziki Mohamed (ARM) est né...
D’après une notice biographique (non signée d’ailleurs) publiée par Habari Za Comores ( A lire ici), Abdelaziz Riziki Mohamed (ARM) est né en 1953 à Djoiezi (Mohéli). Il a ensuite vécu au Maroc de 1986 à 2005, date à laquelle il s’est installé en France. Toujours d’après la même notice, il est docteur en droit et en sciences politiques. J'ajoute qu’il est également essayiste et biographe. Cet homme, reconnu par des jurys marocains et français, dont les travaux ont été publiés par l’Harmattan, peut être qualifié, sans aucune tergiversation, de savant (étymologiquement doctus qui a donné docteur signifie savant).
Abdelaziz Riziki Mohamed (ARM) |
Un aveu : quand, en 2007, alors doctorant en littérature française à Lyon II, jeune intellectuel contestataire, j’ai lu son premier essai intitulé Comores : les institutions d’un Etat mort-né, j’ai éprouvé beaucoup de sympathie à laquelle a succédé très rapidement une certaine méfiance engendrée par son ton péremptoire.
A partir d’octobre 2013, j’ai décidé de soutenir le candidat Azali. J’ai dû me mettre à lire régulièrement ce commentateur de la politique comorienne dont l'agressivité séduisait de plus en plus une diaspora comorienne déboussolée par sa classe politique par ailleurs excitée par les échéances électorales de 2015 et 2015 qui s’approchaient. Autrement dit, la notoriété d’ARM repose moins sur la qualité de ses recherches que sur ses papiers incendiaires (publiés par Le Mohélien) dans lesquels il rejette toujours, trop facilement, trop indistinctement, toute l’élite comorienne en général et toute la classe politique en particulier.
Tout lecteur sérieux et avisé se trouve souvent déstabilisé par ses papiers qui mélangent, systématiquement, mensonges, insultes et vulgarités. Dans un sévère réquisitoire désormais célèbre, Msa Ali Djamal l’a traité, entre autres, de « propagandiste », de « menteur » et de « producteur de haine » ("Droit de réponse à Abdelaziz Riziki Mohamed : pour les intellectuels"). Badroudine Abdou Nouhou, lui, le considère tout simplement comme un chercheur manquant cruellement de rigueur ("Abdelaziz Riziki Mohamed ou la honte d'un intellectuel").
Je crois qu’ARM, qui est une réussite universitaire (doublement docteur des universités marocaine et française) mais un échec professionnel cuisant, traverse depuis plusieurs années, au mieux une crise existentielle sinon une dépression sévère. A cinquante-trois ans, il n’a, en fait, jamais pu se faire reconnaître professionnellement à sa juste valeur, ni par le Maroc (où il aurait travaillé dans la communication ! Comme quoi exactement ?) ni par la France (où il vit d’expédients !) ni par les Comores (où il n’a jamais travaillé !) même sous le quinquennat « mohélien ». Aigri, tel un serpent contrarié, il déverse son venin sur tout le monde. Lunatique, il est capable d’encenser quelqu’un le matin et de le fouler au pied le soir !
Un exemple, entre mille, qui, à mes yeux, l’a fait passer du simple dépressif au fou clinique : il a déclaré pendant la dernière campagne présidentielle que le Président Azali avait entretenu une amitié avec Oussama Ben Laden et l’a même invité aux Comores où il l’avait hébergé à Beit Salam ! Une pure vue de l’esprit car si le Colonel Azali est effectivement un homme pieux, il est aussi laïque et abhorre le terrorisme islamiste.
ARM, qui ne s’inscrit ni dans l’éthique de conviction ni dans celle de responsabilité (Max Weber, Le Savant et le Politique), semble s’accomplir (et peut-être même jouir) dans le commentaire, piège dans lequel semblent s’enfermer plusieurs intellectuels qui refusent ainsi l’action (Edward Said, Des Intellectuels et du pouvoir).
Inutile de le dissimuler : je n’arrive plus à lire les textes de cet homme qui sont pour moi sans couleur ni saveur ni rigueur. Car n’étant ni terroriste intellectuel ni amoureux de la haine, je ne peux tirer profit ni plaisir de la médiocrité, de l’incivilité, de la vulgarité et encore moins de la contre-vérité. Je suis vraiment attristé de constater ainsi la déchéance d’un si grand savant.
Nassurdine Ali Mhoumadi, Docteur ès Lettres, Enseignant-Chercheur