L’Union des Comores peut-elle devenir, un pays émergent ?
La rengaine du moment pour les nouvelles autorités à Moroni est le souhait de voir les Comores regagner le groupe des pays émergents. Mais pour atteindre cet objectif , il faut passer du stade de slogan à celui de l’action . Pour relever un tel défi , les autorités politiques actuelles aux manettes doivent faire preuve d’assez de courage , d’habilité et de talent politique pour lutter contre les anciennes habitudes dépensières et corruptives et gagner cette bataille du redressement économique des iles et mettre les outils adéquats pour que les Comores empruntent la voie du progrès économique et social . Selon le PNUD les Comores sont classées au 187eme rang mondial parmi les pays les moins avancés du monde .
Pour accéder au rang des pays émergents , l’Union des Comores doit franchir plusieurs étapes , c’est à- dire sortir du rang des pays pauvres , et passer au rang d’un pays à revenu intermédiaire avant de prétendre rejoindre les BRICS ( Brésil , Russie , Chine Inde Afrique du SUD) .Cette bataille du relèvement du pays doit rassembler majorité présidentielle et opposition , or ces derniers temps ,étant donné que le ridicule ne tue pas en politique , les pourfendeurs du Président AZALI ont tiré à boulets rouges sur les cent jours de gouvernance de son gouvernement en taclant l’équipe actuelle d’une absence de cap et sans toutefois dégager une nouvelle vision pour l’avenir du pays .
Plus de quarante cinq ans de décolonisation sans amélioration des conditions de vie et sans perspective d’avenir clair et les hommes politiques comoriens ont toujours botté en touche toutes les thématiques économiques qui devraient relancer le développement cet archipel et se contentent des bisbilles et tous les moyens déloyaux pour s’enrichir avant la fin d’une mandature. Dans ce tohu-bohu politicien Les Comoriens sont parfois déboussolés par la démagogie de ceux qui ont gouverné le pays durant cinq ans sans une ligne directrice claire du pays , sauf s’enrichir illégalement et reviennent dans l’ opposition par le jeu de l’ alternance démocratique et se métamorphosent à la vite en donneurs des leçons de gouvernance .
Mais tout le monde a compris , que l’amertume et les frustrations gagnent ceux qui sont éloignés des délices du pouvoir , et pousse l’homme politique véreux et sans hauteur de vues sur les enjeux du pays à se rabaisser en faisant des commentaires au raz des pâquerettes pour exister sur la scène politique . Par ailleurs , nous pensons que pour sortir d’un pays de l’ornière du sous-développement et de la misère chroniques ,un travail de diagnostic doit être réalisé en amont afin de visualiser de ce qui a été fait ces quinze dernières années ,or cette alternance politique insulaire assure bien évidemment la stabilité politique de l’archipel , éloigne depuis longtemps le virus du séparatisme , mais elle est décousue en matière de suivi politique de développement des équipes gouvernementales successives .
Le redressement du pays doit passer par un grand emprunt afin de réaliser une politique des grands travaux en matière d’infrastructures routières, portuaires et aéroportuaires indispensables pour l’ouverture du pays aux investisseurs étrangers. Le président AZALI doit éviter de s endetter auprès des organismes internationaux pour payer les salaires des agents de l’Etat ,comme c’est toujours le cas aux Comores , ce qui suppose une maitrise de la masse salariale et une bonne collecte des impôts et des recettes douanières . L’emprunt doit ciblé dans des investissements immédiats et d’ avenir , et non à la consommation .ou aux détournements divers . Dans l’immédiat d’une politique fiscale et d’autres mesures attractives doivent être mises en place par le gouvernement notamment, le réseau de la téléphonie et d’internet sur l’ensemble du territoire.
Ensuite le gouvernement doit coopérer avec les autorités bancaires pour que ces derniers facilitent les crédits pour les acteurs économiques et les jeunes auto-entrepreneurs . Enfin l’augmentation des bas salaires pour les agents de la fonction publique comorienne serait une bonne chose en matière de pouvoir d’achat ,car la demande intérieure est une donnée non négligeable pour une petite économie insulaire comme les Comores .
Mohamed IBRAHIM MIHIDJAY