Le mercantile, charlatan et usurpateur du titre de Docteur « Positif » continue sa besogne sur le sol comorien malgré les autorités policiè...
Le mercantile, charlatan et usurpateur du titre de Docteur « Positif » continue sa besogne sur le sol comorien malgré les autorités policières et judiciaires. Il s’était fait arrêter le lundi 16 mai et relâcher après une garde à vue de 48h, selon la police nationale qui le protège alors qu’une fille diabétique de 14 ans a succombé « suite à un coma acidosique » à cause, vraisemblablement, d’un produit préparé par Positif et qu’il le lui a fait avaler.
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Sa libération n’a été accompagnée d’aucune interdiction d’exercer malgré les faits qui lui sont reprochés et son statut qui ne répond pas à la législation du pays. Selon le commissaire de police en charge du dossier, le mercantile s’était fait arrêter et garder à vue du lundi 16 au mercredi 18, à la brigade mobile anti-drogue (Brimad). Les raisons de sa libération sont des plus vagues. Le patron de l’anti-drogue dit avoir réalisé que Dr Positif remplit toutes les conditions administratives lui permettant d’exercer. Une autorisation émanant du commissariat de la santé de Ngazidja lui aurait été délivrée, et un reçu de demande d’inscription au tableau de l’ordre des médecins serait de même en possession dudit Dr Positif devant qui « aucune maladie ne résiste ».
« Positif exerce sur Ngazidja. Il est tout à fait normal si les autorités de Ngazidja lui autorise d’exercer », prétend son protecteur qui ignore qu’il suffit d’un coup de fil pour vérifier ces blablas. Le commissariat à la santé de Ngazidja a nié en bloc avoir délivré une autorisation à Positif. La police nationale a donc menti délibérément. Positif représente une menace sérieuse pour la santé publique. Une menace très sérieuse que les autorités policières et judiciaires prennent à la légère.
Bouchirati Ali Mmadi, une fille de 14 ans et originaire de Trelezini-Mboinkou, a succombé sur son lit d’hôpital le matin du 18 avril dernier « de suite d’un coma acidosique…, conséquences d’un diabète non soigné », lit-on sur un courrier adressé au procureur de la république par un technicien de laboratoire du service de santé militaire de Moroni (SSM), le 12 mai. Cette jeune fille a été diagnostiquée diabétique le samedi 19 mars au SSM « avec une glycémie de 4,9g/l ».
« Le lundi 28 mars une glycémie de contrôle a donné un résultat de 2,4g/l, soit une légère amélioration », toujours selon le courrier adressé au procureur de la république et dont nous avons copie. Sous la demande de la famille de la patiente, le médecin du SSM leur a indiqué deux autres médecins que la famille doit aller voir afin de poursuivre le traitement « en respectant les prescriptions de ce dernier ». Mais à la grande surprise, la famille a changé de route et a opté pour Dr Positif, ce magicien qui guérit toutes les maladies. Surprise : Dr Positif aura rejeté les diagnostiques du Service de Santé Militaire. Il dément la présence d’un diabète, lui qui n’a aucun appareil médical. Son astuce, faire tenir dans la main du patient une pacotille telle un caillou. Après quelques instants, il te révèle tous les maux dont tu souffres.
Quel génie !! « Des bouteilles contenant des solutions et des sachets contenant de la poudre, préparé par Dr Positif, ont été donnés à la famille come médicament pour soigner la jeune fille. …après quelques jours la fille tomba dans le coma et fut transportée aux services de réanimation de l’hôpital El-maarouf où elle décédera au bout de quelques heures », écrit au procureur de la république l’adjudant chef du SSM qui exhorte à l’autorité judiciaire de réagir « pour protéger nos citoyens ». En dépit de tout cela, Positif reste libre sur le territoire national. L’inspection générale de la santé aura autorisé « l’arrêt provisoire des activités de Positif » le 30 avril, soit deux semaines après le décès de la jeune Bouchirati. Ce n’est que lundi 16 mai que Positif sera interpellé par la police avant d’être relâché 48h après. Ses matériels auraient été saisis par la police. L’officier en charge du dossier n’a jamais voulu nous montrer une preuve de son acte de bravoure. Il veut juste qu’on lui croie sur parole, lui qui protège le charcutier.
Rappelons que le code de la santé «Nul ne peut exercer la profession de médecin, de chirurgien-dentiste aux Comores s’il n’est de nationalité comorienne ou ressortissant d’un pays ayant un accord de réciprocité avec l’union des Comores ; Inscrit au tableau de l’ordre national des médecins, chirurgiens-dentistes » stipule le code de la santé publique en son article 175. « Il a un visa de séjour délivré par le service d’immigration de la police nationale d’une durée d’une année », nous dit le commissaire qui prend sa défense de manière manifeste. Dr Positif menant ses activités clandestines et dangereuses à Moroni comme à Foumbouni, il aurait eu l’aval du directeur de l’hôpital de la capitale de Mbadjini pour y exercer, selon le commissaire de police. Positif n’est ni de nationalité comorienne, ni issu d’un pays ayant un accord de réciprocité avec l’archipel, ni inscrit au tableau de l’ordre des médecins. Mais il est quand même protégé par des soi-disant autorités.
Toufé Maecha