Depuis que la cour constitutionnelle s’est prononcée en faveur d’une reprise de vote dans l’île d’Anjouan, les conférences et les communiqu...
Depuis que la cour constitutionnelle s’est prononcée en faveur d’une reprise de vote dans l’île d’Anjouan, les conférences et les communiqués de presse s’enchainent, avec des messages divergents. Ce qui est tout à fait normal en politique.
Mais hier soir, j’ai eu l’impression de vivre un cauchemar quand j’ai entendu le Ministre de l’intérieur s’exprimer sur les ondes de Labaraka Fm. Je retiens que la seule différence qu’il y a entre son discours et celui de Houmed Msaidié, c’est la tonalité. Il faut dire que ces deux hommes ont le même génotype politique. Celui qui est candidat emploie davantage un vocabulaire plus virulent pour tenter de déstabiliser son adversaire direct, qui a déjà une longueur d’avance sur les résultats globaux des élections. Tandis que l’autre se la joue plutôt diplomatie.
Ce candidat malheureux en plein désespoir ne fait que mentir à ses militants et sympathisants en leur faisant croire le candidat Mohamed Ali Soilihi est le prochain locataire de Beit-Salam quoi qu’il arrive. Dans ses discours, Msaidié rejette le protocole d’accord qui a été signé dans le but de renforcer la sécurisation du second tour des élections. L’objectif de ce rejet est clair, il s’agit de faire en sorte que le vote qui va être repris à Anjouan se déroule dans l’insécurité totale, que la CENI puisse trafiquer facilement les procès verbaux et manipuler les chiffres librement en toute quiétude. Il a par ailleurs indiqué avec beaucoup d’insistance que jusqu’à maintenant la cour constitutionnelle n’a pas publié de résultat concernant les présidentielles et les gouverneurs d’Anjouan. Pour lui, aucun candidat, hormis Mohamed Saïd Fazul et Hassani Hamadi, ne connait son résultat. Quand il a dit ça, tous ses adversaires l’ont pris pour un imposteur épuisé qui n’a aucun contrôle sur ses propos.
La seule chose dont je suis sûr, un fichier de redressement doit probablement être en cours de programmation loin de la CC, mais sous la complicité du Ministre de l’intérieur, de l’Union Européenne et du président de la cour constitutionnelle. C’est la raison pour laquelle les résultats obtenus par chaque candidat dans les bureaux supposés réglos ne sont pas communiqués sous prétexte que la CC ne peut en aucun cas publier un résultat incomplet. Moham Ali Soilihi et sa bande de corrompus préparent un coup qui risque de conduire ce pays dans une instabilité sans précédent.
Exceptionnellement, comme la reprise du vote, la cour constitutionnelle doit, pour la paix et la stabilité, communiquer ces chiffres. Dans le cas contraire, la sonnette d’alarme est déjà tirée : Une guerre civile est imminente. Que Dieu nous préserve. Par Youssouf Ben, ©habarizcomores.com