La Commission électorale et la Cour constitutionnelle sont de nouveau au travail aux Comores. Samedi, la Cour a ordonné l'organisation ...
La Commission électorale et la Cour constitutionnelle sont de nouveau au travail aux Comores. Samedi, la Cour a ordonné l'organisation d'élections partielles dans 13 bureaux de vote de l'île d'Anjouan. Elle a estimé que sans les 6 300 voix de ces bureaux, elle ne pouvait pas annoncer le résultat de la présidentielle, ni celui de l'élection du gouverneur de l'île. La question divise la classe politique et la Cour constitutionnelle elle-même.
Les débats ont duré des heures, mais n'ont pas permis de trouver un consensus. Il a donc fallu un vote pour trancher, la Cour constitutionnelle n'étant toujours pas d'accord.
Ils n'étaient que cinq à la tribune pour annoncer leur décision. Trois membres de la Cour avaient préféré partir, car ils refusent de cautionner la tenue d'une élection partielle. L'un d'entre eux reconnaît qu'il y a eu des fraudes à Anjouan le 10 avril, mais précise : « à chaque élection il y a des problèmes sur cette île et on n'a jamais organisé de partielle ».
Des éléments des forces de l'ordre procèdent à des contrôles près de la Cour constitutionnelle, qui a ordonné la réorganisation partielle de l'élection présidentielle dans 13 localités. A Moroni, le 30 avril 2016. © IBRAHIM YOUSSOUF / AFP |
Un autre membre de la Cour pense au contraire qu'il est de son devoir de garantir les droits fondamentaux des Comoriens et donc de faire voter ceux qui en avaient été empêchés le jour du scrutin. En principe, ce sera fait dans les deux semaines à venir. Selon lui, il faut faire vite pour que le nouveau président soit investi le 26 mai, comme prévu.
Malgré un délai qui semble difficile à tenir compte tenu des différentes étapes - la réunion du collège électoral avant un scrutin et la période de campagne officielle - le processus devrait être assez rapide : à l'issue de la partielle, il n'y aura pas de possibilité de recours. Toujours d'après ce responsable, les urnes et les procès-verbaux seront directement transmis à la Cour constitutionnelle qui aura ensuite 5 jours pour publier les résultats.
Dans le camp de Mohamed Ali Soilihi, arrivé deuxième au 2nd tour avec seulement quelques 2000 voix d'écart avec le premier, ce nouveau scrutin est très bien accueilli. La Commission électorale avait certifié à plusieurs reprises que les procès-verbaux des présidentielles dans ces 13 bureaux n'avaient aucunement été entachés. Azali Assoumani, déclaré vainqueur par la Céni il y a deux semaines, ne doute pas que les mêmes bureaux donneront les mêmes résultats. Par RFI