Les comoriens sont vraiment connus pour leur sens de l’entraide et de la solidarité. Aider son prochain sans rien attendre en retour, reste...
Les comoriens sont vraiment connus pour leur sens de l’entraide et de la solidarité. Aider son prochain sans rien attendre en retour, reste l’une de leurs habitudes. Ce comportement prend ses racines sur l’origine africaine et arabo-musulmane dont est originaire une grande partie des premiers habitants des îles de la lune, nom qui vient d’ailleurs de ces arabes. Et leur appartenance à la religion musulmane renforce cela.
C’est la raison pour laquelle un inconnu peut t’aborder dans la rue et te demander de l’aide, que ce soit financièrement, matériellement ou intellectuellement ; tu te sens toujours dans l’obligation de faire quelque chose pour lui. En ce sens, des voisins en passant par la famille élargie à la famille nucléaire, il est du devoir de tout un chacun de veiller sur l’autre. Les comoriens vivent donc comme des frères et sœurs partout où ils se trouvent.
D’une île à une autre le principe est le même, mais les formes d’entraides varient. A Anjouan, par exemple, on peut constater leur solidarité à travers leur manière de se serrer les coudes pour réussir dans le commerce. Ils s’entraident sans pourtant, vraiment donner gratuitement. En Grande-Comore par contre, pendant que beaucoup de personnes croisent les bras sans presque rien faire, une petite minorité travaille durement pour subvenir aux besoins de tout le monde.
Il est certainement bien d’aider la famille, de la plus proche à la plus lointaine, mais le « je viens » qui envoie régulièrement de l’argent à son neveu qui traîne sur les places publiques sans rien faire de toute la journée ne l’aide réellement pas. Au contraire, il le rend complètement dépendant et inactif. Par conséquent les places publiques sont remplies de jeunes qui ne font rien qu’animer des longs débats interminables et inutiles.
Une culture de paresse s’est donc développée au fil du temps et un chômage prémédité par la conscience collective de la grande-Comore surtout, s’est instauré. Au lieu d’aider ses jeunes à faire des formations, les oncles, les grand-frères ou d’autres personnes de la famille, quelque soit leurs statuts pourrissent leur vie tout en croyant les aimer. Mais tout cela n’aboutit à rien car comme nous le savons, l’argent gagné ou offert facilement s’écoule facilement du fait qu’on ne connaît pas sa vraie valeur. On ne peut que dire que cette solidarité est néfaste dans le sens qu’elle ne fait que bâtir une « culture de la pauvreté » alimentée par la paresse.
Quelles sont dont les solutions pour cette mauvaise habitude qui pourrit la jeunesse de la grande-Comore, surtout ?
Nous ne pouvons pas nous venter d’apporter des solutions magiques à cette mode de vie des habitants de la grande-Comore qui, à notre avis contribue à la pauvreté. Mais notre maigre contribution se résume ainsi : orienter ces jeunes vers des formations techniques et professionnelles pour ensuite financer leurs projets serait une des solutions efficaces dans le long terme. Au lieu de les habituer à être en permanence dans la dépendance. Si un américain est capable de prêter de l’argent à son propre enfant mais non lui offrir juste comme ça, c’est juste pour l’apprendre que rien n’est gratuit dans la vie et qu’on doit gagner sa vie par soit même sans toujours compter sur les autres. C’est là l’intérêt du vieux dicton qui dit : « il faut voler de ses propres ailes».
En confrontant ces deux types de mentalités éducationnelles, on constate que le jeune américain va faire travailler sa tête pour pouvoir construire une vie meilleure tandis que le jeune comorien va vivre en permanence sous cette aide qui anesthésie ses facultés à pouvoir réfléchir et développer ses conditions de vie. L’idéale n’est pas d’adopter le mode de vie du « chacun pour soit », mais d’aider chacun de ces jeune à s’en sortir indépendamment. C’est donc forger une « culture de développement ». En essayant d’avoir une vision un peu plus large ou macrosociologique, il n’est donc pas étonnant si notre pays demeure sous l’éternelle dépendance des autres pays en restant sur les soit disant aides qui ne l’aident jamais à quitter la misère mais au contraire l’enfonce d’avantage dans le calvaire.
Kassim AHAMED ZOUBEIRI