Des centaines de familles étrangères de neuf villages de Mayotte ont subi dimanche "des invitations à partir" de la part de colle...
Des centaines de familles étrangères de neuf villages de Mayotte ont subi dimanche "des invitations à partir" de la part de collectifs d’habitants, a déclaré la préfecture à l’AFP, après déjà plus d’un millier de personnes expulsées de leurs habitations depuis janvier.
Dans certains villages, des expulsions ont effectivement eu lieu dimanche, dans d’autres, les collectifs d’habitants ont donné des ultimatums aux étrangers de leur commune, les enjoignant de partir avant le début du ramadan début juin. Ont été touchés des villages du nord (Mtsamboro), du centre (Ouangani, Chiconi, Tsingoni), du sud (Mtsamoudou, Bandrélé, Passi-Kéli) mais également de Petite-Terre (Pamandzi).
Place de la République à Mamoudzou (Mayotte) |
A Ouangani, près de 700 personnes ont été expulsées de leur domicile dimanche, soit 168 familles dont 48 en situation régulière, selon les associations comoriennes présentes sur place. La plupart d’entre elles ont été amenées dimanche soir par bus place de la République à Mamoudzou (chef-lieu), où elles ont rejoint les familles délogées précédemment, qui y vivent et y dorment depuis plus de deux semaines.
La Préfecture de Mayotte a indiqué à l’AFP avoir tenu dimanche soir une "réunion de crise" lors de laquelle elle a fait un "point complet sur la situation" et a affirmé rester "vigilante" sur l’état sanitaire des personnes dormant place de la République.
Les associations prenant en charge les "expulsés" de la place rencontreront lundi Frédéric Veau, le nouveau Préfet de Mayotte, ont-elles indiqué à l’AFP. Frédéric Veau recevra ensuite la presse pour faire un point sur la situation.
Mardi, le nouveau préfet avait demandé, lors de sa première conférence de presse "que les initiatives d’expulsion, qui ne sont pas dans l’esprit de la République, cessent". Il avait condamné les actions des collectifs d’habitants et indiqué que les forces de l’ordre seraient mobilisées sur les lieux des prochaines expulsions "de façon proportionnée" afin de ne pas "créer de trouble à l’ordre public".
Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, avait condamné lundi ces expulsions "sauvages" et "illégales", appelant à une résolution de ces conflits locaux "dans le respect de la loi".
Avec AFP et JIR