En cette période électorale, tous les Comoriens et Comoriennes suivent avec intérêt ce processus qui va mettre en place de nouvelles équ...
En cette période électorale, tous les Comoriens et Comoriennes suivent avec intérêt ce processus qui va mettre en place de nouvelles équipes dirigeantes au niveau des exécutifs des îles et de l'Union. Évidemment, il s’agit d’une étape décisive qui nous préoccupe tous dans la mesure où chaque citoyen estime qu’avec les nouveaux dirigeants, il pourra réaliser ses rêves, il ne serait ce que pour ses besoins primordiaux qui varient, bien sûr, d’un citoyen à un autre.
Peu importe l’essence de ses ambitions, le citoyen s’attend à ce que le changement de système de gestion de l’État (si changement il y a) lui soit porteur d’espérance et d’avenir. De ma part, mon souhait le plus éminent reste au niveau du système éducatif comorien. Nous sommes tous convaincus que le système éducatif est défaillant pour ne pas dire «malade ».
Nos écoles ne répondent pas aux attentes des parents d’élèves qui sacrifient toutes leurs vies pour l’éducation et la scolarisation de leurs enfants. En ma qualité d’un des acteurs du système d’éducation comorien, j’ai noté avec amertume que les efforts déployés par les gouvernements successifs, nos partenaires et les communautés ne donnent pas les résultats attendus, au contraire le niveau des élèves s’abaisse au fil du temps. Cela reste une vraie problématique qui doit inquiéter tout et chacun et particulièrement les dirigeants de notre pays (îles et Union) qui sont tenus de définir les stratégies pouvant améliorer les conditions de vie des citoyens à travers une éducation de qualité pour tous.
Je rappelle que selon le Plan Directeur de l’Éducation 2010-2015, « l’éducation aux Comores est reconnue comme la priorité des priorités grâce au rôle important qu’elle joue dans la réduction de la pauvreté, dans le développement durable et dans l’amélioration du bien être-être social ». C’est ainsi que plusieurs organisations (UNICEF, UNESCO, FAWECOM, BANQUE MONDIALE, CONFEMEN, etc.) accompagnent notre pays en matière d’éducation afin de permettre aux instituons éducatives de l’Union et des îles de relever les grands défis de l’enseignement/apprentissage et permettre également l’atteinte des objectifs de l’Éducation de Qualité Pour Tous. Malheureusement, les résultats scolaires, en quantité comme en qualité, révèlent que le secteur reste encore peu performant et qu’il est hautement important d’opter des nouvelles approches en vue de renverser cette tendance.
Il est clair que les causes de la mauvaise qualité du système éducatif sont nombreuses et diversifiées, mais la qualité du pilotage stratégique (niveau supérieur) et opérationnel (au niveau de l’école) me semble être un facteur déterminant quant à la réussite scolaire des élèves. D’ailleurs, bon nombre d’études (Charron, 2008; CONFEMEN, 2007; Éthier, 2003; Lafond, 2008; UNESCO, 2006; Weva, 2003) soulignent qu’une éducation de qualité passe à travers une direction scolaire efficace. Or, il se trouve que le système éducatif comorien n’accorde aucune valeur au poste de chef d’établissement scolaire : les chefs d’établissement sont nommés de façon arbitraire en violation des textes réglementaires des directions scolaires, ils ne bénéficient d’aucune formation en gestion scolaire et ne disposent pas d’un cahier des charges définissant leurs rôles et compétence.
Étant donné que chaque acteur éducatif doit apporter sa contribution dans l’amélioration de la qualité de l’éducation dans notre pays, de ma part, j’ai souhaité œuvrer dans le secteur de la recherche en éducation et particulièrement dans le domaine de l’administration éducationnelle. Cela m’a conduit à publier un livre sur le leadership pédagogique des directions scolaires secondaires aux Comores dans les Éditions Universitaires Européennes (EUE), et ce, après une recherche que j’ai entreprise en 2013 dans les directions scolaires des collèges et lycées publics de Ngazidja. Les résultats de cette étude m’amènent vers une nouvelle recherche orientée sur la formation et le développement des compétences professionnelles des directions scolaires comoriennes.
L’objectif de cette publication est d’attirer l’attention des futures autorités nationales et insulaires sur le rôle essentiel ou disons déterminant que joue le chef d’établissement dans l’amélioration de performance des établissements scolaires. À ce titre, je voudrais rappeler aux futurs dirigeants de notre pays de dépolitiser le poste de chef d’établissement scolaire et de veiller à son organisation au bénéfice de toute la population, en termes d’éducation. Donc, Monsieur le Président, Monsieur le Gouverneur, le Comorien va voter pour toi, mais n’oublie pas l’éducation de son enfant.
Nota Bene: Au cas où vous aurez besoin du livre sur le leadership pédagogique des directions scolaires secondaires aux Comores, vous pouvez l’acheter en ligne aux EUE à travers ce lien :